Politique

Tout le bureau politique du Parlement de Wallonie doit-il démissionner ? Seulement le président pour MR et Ecolo, "tout réformer" pour le PTB

Georges-Louis Bouchez, le président du MR, ne veut pas mettre tout le bureau politique du Parlement de Wallonie dans le même panier.

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Par Marie-Laure Mathot

Paul Magnette a demandé la démission du bureau politique du Parlement de Wallonie, y compris donc d’un membre du PS, Jean-Claude Marcourt mais aussi les quatre autres membres : Jacqueline Galant (MR), le vice-président Manu Disabato (Écolo), et les secrétaires Sophie Pécriaux (PS) et Sybille Coster-Bauchau (MR).

Sollicité par le service politique de la rédaction de la RTBF, le président du MR, Georges-Louis Bouchez prend acte de cette demande de décision collective. Si elle se justifie pour Jean-Claude Marcourt, c’est moins clair pour les autres membres du bureau, selon le libéral.

"On prend acte du retrait de confiance de la part du parti socialiste dans le chef de Jean-Claude Marcourt. Je pense que cela peut se comprendre par le fait que quand on est président d’assemblée, on a une responsabilité particulière. Lui-même a participé à des voyages qui ont été querellés aujourd’hui, comme celui à Dubaï. Et donc, bien évidemment, là, je crois qu’il y avait une responsabilité politique qui était certainement plus établie."

Laisser le temps de l’explication

"Par contre, ce n’est pas nécessairement aussi clair pour tous les membres du bureau. Moi, je suis ouvert à tout mais je veux faire l’analyse posément avec les deux représentantes concernées, laisser aussi le temps de l’explication."

Tout à fait logique que le bureau du Parlement puisse être ouvert à l’opposition

Paul Magnette propose également de revoir le fonctionnement de ce bureau et de l’ouvrir à l’opposition. Une idée à laquelle Georges-Louis Bouchez et son parti adhèrent. "Nous sommes complètement demandeurs à cette réflexion. C’est tout à fait logique que le bureau du Parlement puisse être ouvert à l’opposition."

Si le président socialiste a demandé une démission de la tête du Parlement de Wallonie, c’est suite à l’affaire du greffier, Frédéric Janssens, non seulement accusé de harcèlement de ses employés mais également à l’origine de dépenses pharaoniques non justifiées. Il s’agit de notes de frais de voyages mais également de travaux au Parlement dont la construction d’une Maison des parlementaires à plus de 46 millions d’euros. Les cinq parlementaires du Bureau n’ont guère repéré les surcoûts, dont certains étaient pourtant mentionnés dans des documents comptables.

La position de Marcourt est "intenable" pour Ecolo

De son côté, Ecolo a réagi par communiqué. Selon le parti, la position de Jean-Claude Marcourt à la présidence du Parlement de Wallonie est devenue "intenable" mais demande à son vice-président, Manu Disabato de continuer son travail de réforme et d’assainissement de ce bureau. Les verts ne suivent donc pas l’idée du président du PS d’une démission collective du Bureau de l’assemblée wallonne mais précisent que leur vice-président est "ouvert à toutes les options".

Ecolo estime que le "travail important d’assainissement et de réforme a été entamé depuis plusieurs mois" au sein de l’assemblée. Il doit être "finalisé et élargi à plusieurs chantiers déjà identifiés".

Tout comme le MR et le PS, Ecolo est d’accord avec l’idée d’extension du Bureau aux groupes de l’opposition et la publicité de ses décisions. Le parti écologiste demande également le recadrage des missions parlementaires à l’étranger et de leurs dépenses, mais aussi de les faire savoir. Enfin, il demande la réduction des indemnités des parlementaires.

Pour le PTB, il faut tout réformer

"On sait aussi que la démission ne suffira pas", réagit Germain Mugemangango, chef de groupe PTB au Parlement wallon. "Il faut aussi fondamentalement changer de pratiques politiques. On a une classe politique qui vit au-dessus de la réalité des gens, dans le luxe, avec les moyens des gens. Et on arrête aussi avec l’opacité. On agit en toute transparence."

S’ils ne savent rien, c’est qu’ils ne gèrent rien !"

"Quand on leur pose des questions sur les dérapages financiers, sur un chantier à 10 millions qui passe à 50 millions d’euros, ils disent 'on ne savait pas'. Quand on leur demande comment ça se fait que Mr Marcourt et Mr Janssens vont à Dubaï à coup de 20.000 euros, 'on ne savait pas'. Mais donc, s’ils ne savent rien, c’est qu’ils ne gèrent rien !"

"Il y a vraiment une mentalité de privilégiés, de parlementaires qui vivent dans un luxe inacceptable là où plein de gens sont en difficulté."

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