"Une naine ne travaillera jamais sur les planches en Belgique !"
Voilà comment Karen de Paduwa, jeune fille de petite taille comme on le dit plus joliment aujourd’hui, a été accueillie en 1999 par deux de ses futurs professeurs, alors qu’elle donnait la réplique à son cousin qui l’avait convaincue de le suivre et de présenter en duo l’examen d’entrée au Conservatoire de Bruxelles, section théâtre.
A sa grande surprise, elle fût prise et là voilà partie, elle qui s’ennuyait dans ses cours de biologie à l’ULB, la voilà qui arpente de sa démarche chaloupée et enthousiaste les couloirs les salles de cours et de répétition de l’illustre institution, la voilà qui tâte de la scène en essuyant au passage les regards sceptiques voire les quolibets de quelques vénérables.
Mais deux profs plus clairvoyants, Michel de Warzée et Yves Claessens, la prennent sous leur aile, et jouer fût pour elle une révélation. Grâce à eux, elle s’affranchit des fâcheux malveillants qui la prenaient de haut, et se met à travailler ses rôles en profondeur.
Elle obtient à peine son premier prix que Bernard Chemin du théâtre du Papyrus l’engage pour un spectacle jeune public "La petite ombre", une coproduction avec une troupe québécoise, qui tournera près de trois ans et connaîtra près de 350 représentations en Belgique, au Canada et en France.