La zone de secours de Wallonie picarde souhaite que la coopération entre les zones de secours soit étendue de part et d'autre de la frontière. Elle vient d'envoyer un courrier à ce sujet au président français Emmanuel Macron.
Monsieur le Président de la République,
Dans sa missive qui s'adresse au chef de l'Etat français, Paul-Olivier Delannois (PS), Président de la Zone de secours de Wallonie picarde, présente l'organisation des secours telle qu'elle se présente aujourd'hui pour en déplorer les limites "L’organisation de la sécurité civile et de surcroît des corps de Sapeurs-Pompiers relève de la compétence de chacun des États mais un événement majeur ne peut évidemment pas toujours se limiter à l’intérieur des frontières nationales d’un état ou un incident, quel qu’il soit, peut se dérouler à proximité d’une caserne de pompiers mais dont ladite caserne, se situe de l’autre côté de la frontière nationale".
Aujourd'hui, les pompiers français peuvent ainsi intervenir en Belgique et vice-versa mais uniquement dans le cadre de catastrophes majeures comme lors de la catastrophe de Ghislenghien par exemple.
Malheureusement (...) les zones de secours belges et les SDIS (Services Départementaux d’Incendie et de Secours ndlr) français sont par vide juridique, dans l’impossibilité de conclure des accords de coopération pour la collaboration quotidienne".
"C'est vraiment un non-sens"
Cette coopération impossible pour les incidents plus mineurs est dénoncée par Olivier Lowagie, le commandant de la zone de secours de Wallonie picarde (Interview ci-dessous) "Il y a des casernes du territoire français qui sont juste à la limite de la frontière belge, comme la caserne d’Armentières qui se trouve à quelques centaines de mètres de Ploegsteert. Eh bien la aujourd’hui s’il devait y avoir une intervention sur Ploegsteert, les pompiers français ne pourraient pas intervenir, c’est vraiment un non-sens!".
Et le Commandant de préciser ses attentes pour une meilleures coopération "Nous demandons tout simplement aux autorités françaises de permettre au Service Départemental de secours du Nord de pouvoir intervenir chez nous, au quotidien, lorsque cela s’avère nécessaire et vice-versa d’ailleurs. Pour l’instant, ce n’est pas possible parce que, juridiquement, cela n’est pas prévu du côté français".
Bref, le Président et le Commandant de la zone souhaitent que le président français se penche sur la question. Quelques jours après le Credo européen d'Emmanuël Macron, Paul-Oivier Delannoy et Olivier Lowagie ont sans doute jugé le moment propice.