Clap de fin pour la douzième édition du festival Ramdam à Tournai. Les films qui dérangent ont attiré 23.412 spectateurs sur onze jours. Record pas battu (il est de 34.000 spectateurs en 2020), mais belle performance malgré tout, vu le contexte et la limitation de la jauge à deux cents places maximum par salle.
Côté récompenses, le prix du public de la meilleure fiction est revenu à La vraie famille, de Fabien Gorgeart, le film d’ouverture qui racontait les difficultés d’une famille d’accueil quand le père biologique veut récupérer son enfant. Venu dare-dare de Paris pour recevoir sa statuette de la Naïade, le réalisateur s’est dit très ému : "Le film va bientôt sortir. On fantasme l’idée qu’il trouve son public. C’est un éclairage merveilleux que vous lui donnez".
25 ans et une nuit de violences
La fiction la plus dérangeante aux yeux des festivaliers, c’est Animals de Nabil Ben Yadir. Inspiré de l’assassinat à caractère homophobe d’Ihsane Jarfi en 2012, le film, déconseillé aux âmes sensibles, plonge le spectateur au cœur de cette nuit infernale. "Ce prix, c’est la classe" estime le réalisateur belge, qui était déjà heureux d’être dans la sélection malgré les scènes de violences de son film. "Mais si Animals n’était pas au festival du film qui dérange, où voulez-vous qu’il soit d’autre ?"