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Tour d'horizon des crêpes de nos régions

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Par Véronique Wese via

Des œufs, de la farine, du lait : 3 ingrédients pour l’une des plus vieilles recettes à succès. Cette année pour la Chandeleur, on a fouillé les carnets de recettes de nos grands-mères et on vous emmène faire le tour des crêpes de nos régions. L'occasion parfaite de (re)sortir les crêpières et faire sauter ces spécialités bien de chez nous !

A chaque région, sa pâte à crêpes ?

Certes, le Belge aime la traditionnelle crêpe au sucre, mais il adore aussi varier les plaisirs et intégrer toutes sortes d’ingrédients à ses préparations.

Traditionnellement, si le Liégeois aimera ajouter de la bière et des raisins à sa pâte et faire sauter des bouquettes (boukètes en wallon liégeois), les Binchois et les Nivellois, quant à eux, préféreront "les doubles", des crêpes préparées à base de farine de sarrasin et agrémentées de fromage relevé.

Mais, entre les bouquettes, les doubles et les autres recettes, on ne sait plus où donner de la tête... On est donc parti faire un petit tour (non exaustif) de Belgique, à la découverte des crêpes de nos régions. Même si, dans les faits, il doit y avoir autant de recettes de crêpes belges que d'histoires de familles.

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Les boukètes, délicieuse tradition liégeoise

Les bouquettes liégeoises sont des petites crêpes épaisses et moelleuses aux raisins qui se préparent traditionnellement à NoëlAujourd'hui, elles se dégustent dès que possible et surtout à l'occasion de grands folklores. On les retrouve notamment aux côtés du pékèt, lors des festivités du XV Août en Outre-Meuse... le raisin est alors, parfois, remplacé par des fruits de saison. 

Pour la Chandeleur cette année, on vous offre la recette des fameuses "boûkètes" en wallon de Liège !

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Petit bond dans le passé avec ce reportage de 1972, dans lequel Dieudonné Boverie, journaliste et auteur liégeois, nous raconte ses souvenirs d'enfance et nous parle de la bonne odeur des bouquettes qui flottait dans les rues liégeoises pendant les fêtes de fin d'année.

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"La double", spécialité nivelloise

La double, c'est l’autre spécialité gastronomique de Nivelles avec la Tarte al DjoteLa double est composée de deux crêpes de farine de sarrasin, garnies avec de la boulette de Nivelles (la bètchéye), un fromage de vache fermenté obtenu à partir de lait écrémé. Elle se déguste traditionnellement en hiver, bien chaude et croustillante, avec du beurre. 

La Confrérie de la Tarte al Djote, groupement qui a pour mission première la sauvegarde de ce patrimoine culturel, folklorique et gastronomique de la cité aclote, partage sur son site internet tous les secrets de fabrication de la double

Notez que la double est aussi un plat très populaire à Binche. Là-bas, on la sert traditionnellement à l'occasion du Mardi Gras. 

[INSOLITE] Dans ce reportage de TV Com, Antal et Pablo nous emmènent au concours du plus gros mangeur de Tarte al Djote 2019. Une vingtaine de candidats avaient alors 1h30 pour ingurgiter une quantité maximale de cette spécialité nivelloise.

Le râton, spécialité hainuyère

On l'appelle aussi "la crêpe du mineur". Le râton est une spécialité hainuyère. Ce sont des crêpes faites à la levure. Isabelle Lambert, blogueuse culinaire a découvert les râtons en ouvrant un ancien livre acheté en brocante. Elle nous explique que "si ces crêpes sont plutôt riches, elles paraissent pourtant ultra légères et mousseuses. Certainement grâce aux blancs d'œufs battus en neige ferme et à la légère fermentation de la levure de boulanger. Les râtons se dégustent saupoudrés de cassonade, mais avec du sirop d'érable, c'est bien bon aussi." Ces crêpes traditionnelles font aussi partie des traditions du Nord Pas-de-Calais. 

La vaute, délice ardennais

En Ardenne, aussi, on aime les crêpes ! Mais dans cette partie du territoire, on les appelle plutôt les vôtes (ou vautes), les tantimolles ou les berdelles. Si les vautes sont gonflées, soufflées à la levure de boulanger, les berdelles, quant à elles sont plutôt fines et légères. Les tantimolles, par contre, sont nettement plus épaisses et... molles (comme leur nom peut le suggérer).

Connaissez-vous les vôtes al rapèye? D'étonnantes "crêpes aux pommes de terre", chef d'œuvre de gastronomie ardennaise, qui ont inspiré le Chef Jean-Philippe Watteyne.
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Pourquoi mange-t-on des crêpes le 2 février?

Le 2 février, c’est la Chandeleur. Et, tous les ans, la tradition veut que l’on mange des crêpes. Mais d’où vient donc cette habitude ?

Pour faire simple: à cette période de l'année, les jours croissent de manière significative. (D'après un dicton populaire, ils s'allongent de la longueur d'une chandelle, et non d'un saut de puce, comme à la Sainte-Luce). Et comme la forme ronde et la couleur dorée des crêpes ressemblent à celles du soleil...  manger des crêpes serait un hommage au cycle des saisons et à l'arrivée du printemps qui annonce des jours meilleurs. 

La tradition de la pièce de monnaie

Il existe tout un tas de traditions autour de la Chandeleur. Si certains ont pour habitude de conserver la première crêpe de l'année au-dessus d'une armoire pour éloigner la misère, d'autres font sauter les crêpes de la main droite, en tenant une pièce de monnaie dans la main gauche. Si la crêpe retombe correctement dans la poêle, c’est la richesse assurée pour l’année qui vient. Et puis, il y a ceux qui font confiance au dicton : 

Qui mange des crêpes quand la Chandeleur est arrivée, est sûr d'avoir de l'argent pendant l'année.

... et s'en tiennent à la simple dégustation. 

 

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