Les prestataires issus du privé réclament que les subsides fédéraux et/ou régionaux soient augmentés pour protéger et maintenir l’activité. Du côté des entreprises à vocation sociale, on explique qu’on peut s’en passer: les titres services régionalisés survivront, disent-elles, si la qualité des emplois est garantie et si on limite le bénéfice des actionnaires des sociétés privées actives sur le créneau.
Non ! Ce n’est pas une stratégie pour dégoûter les acteurs privés, affirme Eric Neuprez, Secrétaire Fédéral FGTB. Il s’agit de modifier leurs habitudes et de leur expliquer qu’ils distribuent à leurs actionnaires plus de 72% d’argent qui vient des subsides publics. Ce n'est pas la vocation des titres services.
Un mémorandum aux ministres wallons
Ensemble le syndicat socialiste, la Fédération des Entreprises d’Insertion et la Plateforme des ALE wallonnes ont concocté un mémorandum. Pour maintenir l’activité du secteur, ils imaginent des pistes à contre-courant : favoriser les contrats à durée indéterminée, diminuer les dividendes versés aux actionnaires et plutôt réinvestir l’argent gagné pour augmenter l’emploi et organiser la formation.
En maintenant le budget actuel, ça peut marcher et ça coûtera de toute façon moins cher, explique Laurence Barbaix, Présidente de la Plate-forme des ALE wallonnes. S'il ne maintient pas son aide, le gouvernement renverra 44 000 travailleurs – et surtout travailleuses – au chômage,dit-elle. Or Laurence Barbaix calcule qu'un chômeur coûte aux pouvoirs publics 3 fois plus qu’un travailleur des titres services.
Et s’il faut vraiment alléger le poids du budget…
C’est de cette façon qu’on peut maintenir l’emploi et éviter de renvoyer toute une partie de l’activité vers le travail au noir, expliquent les rédacteurs du mémorandum. Au final, ils suggèrent que l’ensemble du secteur, y compris donc les privés, s’alignent sur leur mode de fonctionnement et adoptent leurs critères de qualité pour assurer l’avenir des titres services.
Et si le poids sur les finances wallonnes doit absolument être raboté, tant qu’à faire, il est préférable, disent-ils, de revoir la déductibilité des titres plutôt qu’en augmenter le prix.
Carl Defoy