30% du montant des titres-services peuvent actuellement être déduit fiscalement. Ce ne sera plus que 10% en Wallonie à partir de l'an prochain. Katthy Wimot gère une agence à Namur et pour elle, cette décision aura un impact sur la demande.
Une mesure qui aura une incidence sur les comportements mais aussi sur le profil des utilisateurs. Comme cela s'est déjà vu lors de l'augmentation de la valeur du titre-service passée récemment de 7,5 euros à 9 euros.
"Certains ont diminué le nombre d'heures qu'ils prenaient : de 5 heures, ils sont peut-être passés à 3 heures par semaine ou à la quinzaine. Certains ont arrêté. Mais d'un autre côté la clientèle évolue et change avec le temps. Les clients qui ont beaucoup plus les moyens vont continuer à travailler avec les titres-services", explique Katthy Wimot.
De plus petites agences de titres-services souffriront sans doute davantage de cette mesure budgétaire. Mais dans le cas d'agences qui appartiennent à un grand groupe, on s'inquiète finalement peu. Katthy Wilmot emploie une cinquantaine d'aide-ménagères et bientôt davantage : "Je viens d'engager trois personnes sur le trimestre et je compte encore engager d'ici une quinzaine de jours donc la demande est là".
"Crainte de voir le secteur glisser vers le travail au noir"
Tout le monde ne partage pas cet enthousiasme. L'Union des entreprises de titres-services (Unitis) "craint de voir le secteur glisser vers le travail au noir" face à la décision de la Région wallonne de raboter la déductibilité des titres, a réagi vendredi la présidente du groupement, Nathalie Garcia. "Aujourd'hui, sur les 9 euros que coûte un titre, on retouche 2,70 euros sur sa note d'impôt. L'an prochain, ce montant sera équivalent à 0,9 euros", explique Mme. Garcia.
"Après deux augmentations de tarifs, c'est encore une fois le secteur des titres-services qui trinque avec cette diminution de la déductibilité", regrette la présidente d'Unitis. "Le but des titres était de faire reculer le travail non déclaré dans le secteur. Mais les dernières mesures ont fait baisser la demande. Aujourd'hui, elles ont un effet inverse. Avec la diminution des volumes de travail, on craint de voir le secteur glisser vers le travail au noir."
Le nombre de chèques vendus en Région wallonne a reculé de 2 millions en septembre 2013 à 1 850 000 au même mois en 2014, selon les chiffres d'Unitis.
Précisons qu'avec cette mesure budgétaire, le gouvernement wallon compte économiser environ 50 millions d'euros.