Entrez sans frapper

"Titeuf : Suivez la mèche", l’album qui marque les 30 ans de la plus célèbre mèche blonde de la BD

Entrez sans frapper

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Par RTBF La Première via

En janvier 1993 sortait "Dieu, le sexe et les bretelles", le premier volume des aventures du légendaire personnage à la mèche blonde. Titeuf fête cette année ses 30 ans et à cette occasion, le tome 18 "Titeuf : Suivez la mèche" vient de paraître chez Glénat. Zep est l’invité d’Entrez sans frapper !

Un tome 18 plein d’humour aux thématiques toujours justes et en lien avec l’actualité. Un Livre d’or est aussi paru en novembre 2022, qui retrace les grandes lignes de l’aventure Titeuf et permet de découvrir des dessins jamais publiés.

Avec Titeuf, "je pars en enfance"

Titeuf, c’est 23 millions d’albums vendus dans le monde et des traductions en 25 langues. Mais lorsqu’il commence un nouvel album, Zep ne pense pas à ça. Je ne me sens pas accablé dune responsabilité, explique-t-il. Pour moi, c’est toujours un jeu, je n’ai jamais réfléchi en termes de lectorat.

"Je pars en colonie de vacances, je pars en enfance. Et je me balade dans ce monde, dans la peau du personnage. Je prends des notes, je regarde, j’écris des petits bouts de dialogue, je fais beaucoup de pages et je trie après, justement. Parce qu’il y a des pages où, en les relisant, on sent que c’est un bonhomme de 55 ans qui se cache derrière Titeuf et qui a envie de raconter quelque chose sur tel sujet. Et ça ne marche pas. Il faut qu’on ait l’impression que c’est vraiment le personnage qui parle. Et c’est ça qui fait le tri des histoires".

"On a besoin de rire des choses qui nous inquiètent"

Titeuf ne vieillit pas, par contre il évolue avec l’époque. Ce qui l’intéresse donc dans ce 18e tome, ce sont les problèmes d’aujourd’hui : le cours de math – avec des pistes innovantes pour enseigner les maths -, les relations avec les filles, l’intelligence artificielle, le changement climatique – et les solutions originales proposées par les élèves -, la pollution, les dangers d’Internet, le végétarisme, les orientations sexuelles,… Titeuf raconte des choses du monde.

Il est important pour Zep de traiter ces thèmes dans des livres destinés aussi aux enfants.

"Ce n’est pas vraiment une responsabilité. C’est que ça me semble être le moteur du gag, c’est qu’on a besoin de rire des choses qui nous inquiètent. Et il y en a toujours beaucoup. Et dès le départ, pour moi, ça a été une volonté que Titeuf relaie ces sujets qui sont des sujets d’inquiétude quand on est enfant. Dans le premier album, en 93, il y avait la guerre des Balkans, il y avait le sida. J’avais envie que dans Titeuf, il y ait aussi le handicap, la mort, les SDF. Les enfants ont besoin aussi de s’amuser de ça".

Dans la planche intitulée 'Les nouveaux monstres', Titeuf fait la liste de tous les monstres qui se cachent dans les placards, mais il finit par constater que le pire, c’est en réalité le vrai monde.

"C’est assez rare que je fasse une page comme ça, où Titeuf a conscience du temps qui a passé. […] Il est depuis 30 ans à cette fin de l’enfance et il pose un regard sur son ancienne enfance, sur tout ce qu’il a compris. […] Il pose un regard et il dit : les monstres, ce n’est peut-être pas ceux-là, au fond".

"Plein de gens voulaient faire interdire Titeuf"

Titeuf a été longtemps une bande dessinée qui avait des détracteurs, rappelle Zep. Certains lecteurs qui ont aujourd’hui 30 ou 40 ans le lisaient en cachette, parce que leurs parents n’étaient pas d’accord qu’ils le lisent. Est-ce parce qu’il abordait des sujets liés au sexe ?

"Au départ, c’était une bande dessinée lue par des fans de bandes dessinées, on restait dans un monde d’initiés. Puis, on est passé à un lectorat plus large et les médias en ont parlé comme d’une bande dessinée qui parle de sexe. […] Plein de gens voulaient faire interdire Titeuf. Il y a eu une manifestation à Paris lors d’une exposition, il y a eu des lettres de gens qui ne voulaient pas que le livre soit dans les bibliothèques scolaires…"

"J’ai l’impression de continuer à apprendre à dessiner"

Zep cherchait un personnage qui soit simple à dessiner, pour ne pas se sentir coincé dans le personnage et pour pouvoir évoluer.

"Titeuf est très simple, même un enfant très petit qui fait une boule avec une espèce de plumeau jaune dessus, on reconnaît Titeuf. Et quand on dessine un personnage et que les autres le reconnaissent, ça a quelque chose d’hyper gratifiant".

Le dessin a changé en 30 ans. Il s’est arrondi, le décor s’est étoffé. Le catalogue de personnages s’est agrandi, parce que chaque fois qu’il y a une nouvelle thématique, c’est un nouveau personnage qui l’amène. "J’ai l’impression de continuer à apprendre à dessiner", confie Zep.

► Découvrez la suite de l’entretien avec Zep dans Entrez sans frapper, en podcast ci-dessus, ou bien dans Le 8/9 ci-dessous.

L'invité du 8/9

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous