Vers 18h, le 15 octobre 1987 à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, un commando militaire fait irruption dans la salle du conseil du Président Thomas Sankara. L’homme et douze de ses proches sont alors sauvagement assassinés à l’arme automatique.
La capitale plonge dans un long et profond silence, une torpeur qui envahit tout le pays et qui traverse les frontières. Le lendemain, à la radio, on annonce cyniquement que le Président Sankara est décédé de mort naturelle. Durant la nuit, on recrute de force quelques bagnards pour l’enterrer dans une fosse commune.
Thomas Sankara déclarait peu de temps auparavant : "Je me retrouve comme un cycliste qui grimpe la pente raide d’une montagne. Il y a, à gauche comme à droite, des précipices. Je suis obligé de continuer à pédaler. Sinon, je tombe".
Son règne n’aura duré que quatre années. Il est considéré comme l’un des plus illustres héros africains de l’après-colonisation. Il militait pour une révolution écologique, féministe, anti-impérialiste et croyait en la démocratie participative. Sa vision politique avant-gardiste et sa volonté d'émancipation post-coloniale ont marqué le Burkina Faso et le reste du continent africain.
Assassiné en pleine ascension, cet homme aux idées révolutionnaires avait à peine 37 ans… Les circonstances de son meurtre restent mystérieuses. Pourquoi dérangeait-il au point d'être abattu de la sorte ? Qui se cache réellement derrière cet assassinat ? Dès sa présidence, sa tête était mise à prix, et pas qu'au Burkina Faso... Retour sur son histoire dans L'Heure H.