Belgique

Thomas Dermine (PS) : "Il n'y aura pas de réforme des pensions sur le dos des pensionnés"

L'invité de Matin Première : Thomas Dermine

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Par Ambroise Carton sur la base d'une interview menée par François Heureux et Thomas Gadisseux

Thomas Dermine (PS), Secrétaire d’État pour la Relance et les Investissements stratégiques, était l’invité de La Première ce vendredi. La Belgique attend de l’argent de la part de l’Union européenne pour le plan de relance. Problème : notre pays ne satisfait pas à toutes les exigences pour obtenir la première partie des fonds, soit un montant de 900 millions d’euros.

"Nous avions besoin d’atteindre toute une série de réformes. Il y en avait 20 qui étaient demandées et il y en a 18 qui sont réussies. Quand j’étais à l’école, 18/20 c’était une bonne cote", défend Thomas Dermine. Selon lui, malgré tout, "peu importent les tranches de financement, les projets sont en cours d’exécution."

Il reconnaît qu’il reste "deux réformes plus compliquées : l’une qui est essentiellement technique, c’est un texte législatif sur les lois de blanchiment qui est en train de passer au parlement. Et il y a un point qui est compliqué, sur les pensions, mais l’Europe ne nous demande de faire une réforme des pensions à la dure où il faudrait sanctionner les pensionnés. Elle nous demande une réforme équilibrée. […] Il y a une discussion qui est en cours au sein du gouvernement et qui va aboutir dans les prochaines semaines".

Dans le camp libéral, on voudrait bien en profiter pour renégocier la réforme conclue en juillet. C’est notamment le cas de David Clarinval, ministre des Classes moyennes et des indépendants au gouvernement fédéral, qui s’est exprimé sur les ondes de la RTBF le 11 janvier dernier.

Ajuster la réforme

"David Clarinval n’a pas la bonne lecture de ce que l’Europe nous demande", balaye Thomas Dermine. L’Europe nous demande de faire une réforme des pensions sur quatre dimensions qui ont la même valeur : remonter les pensions minimales, c’est fait ; assurer une convergence des régimes, on a des mesures qui vont dans ce sens-là ; assurer qu’on ait un rôle de solidarité, notamment entre les genres, c’est fait, il y a des mesures qui corrigent ; et assurer la soutenabilité sociale et financière."

Le secrétaire d’Etat s’arrête sur ce dernier point : "Le bureau du Plan nous dit qu’il y a une légère dégradation dans les mesures proposées de l’ordre de 0,1% du PIB à horizon 2070. On doit avoir des mesures complémentaires ou moduler les mesures existantes, par exemple le bonus pension qui a été proposé par Karine Lalieux [la ministre des Pensions, PS, NDLR], pour s’assurer qu’on n’ait pas d’impact négatif sur la trajectoire financière. Et c’est ça qui est sur la table du gouvernement."

Il insiste : "L’Europe ne demande pas aujourd’hui de faire une réforme qui irait dans le sens contraire des intérêts des pensionnés, certainement pas. [...] Il n'y aura pas de réforme des pensions sur le dos des pensionnés." Thomas Dermine estime d’ailleurs que cela serait impensable dans le contexte actuel de crise du pouvoir d’achat.

Ce n'est pas en punissant les chômeurs qu'on arrivera à augmenter le taux d'emploi

Le secrétaire d'Etat à la Relance en profite pour mettre en avant les résultats du gouvernement Vivaldi : "Le taux d'emploi augmente aussi en Wallonie et on arrive à le faire de façon beaucoup plus vite que le MR et la NV-A. Pourquoi ? Parce qu'à un moment, il faut questionner le paradigme. Et ce n'est pas en insécurisant le travail, ce n'est pas en punissant les chômeurs qu'on arrivera à augmenter le taux d'emploi. C'est en ajustant l'emploi, c'est en sécurisant les travailleurs, c'est en donnant des congés de paternité aux papas, en permettant aux mamans d'ajuster leur temps de travail, c'est en relevant le salaire minimum pour inciter à travailler, y compris dans les bas emplois. C'est ça qu'il faut faire."

Il conclut : "On voit que ça marche et c'est vrai que parfois ce gouvernement Vivaldi a du mal à se vendre, on n'a jamais créé autant d'emplois en Belgique que sous ce gouvernement. C'est la première fois qu'on dépasse cinq millions de Belges à l'emploi, et ça avec un ministre de l'Emploi socialiste et avec des recettes fondamentalement différentes des recettes libérales qu'on applique systématiquement sur le marché du travail."


 

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