Le sport est un incroyable vecteur d’intégration sociale. Alors, quand le football s’invite en prison, on peut déjà y voir un premier pas vers la réinsertion. C’est en tout cas la volonté de l’association La Balle Aux Prisonniers dont la démarche citoyenne permet aux détenus de côtoyer le temps d’un match amical les gens de 'l’extérieur'.
"La prison est globalement isolée de la société. Or, le but de la peine est le reclassement social. Comment cela peut-il fonctionner si on stigmatise les détenus ? On a donc décidé de fonder cette association en utilisant l'outil le plus universel, le sport, notamment le football, pour faire venir des gens de l'extérieur en prison. On essaye de créer une rencontre, une cohésion sociale pour finalement changer le regard de la société sur la prison et les prisonniers. On espère que cela puisse aider les détenus à être mieux accueillis à leur sortie" explique Lionel Grassy, expert en droit international spécialisé dans le milieu carcéral et co-fondateur de La Balle Aux Prisonniers.
Créée en 2016, l’association réalise la grande majorité de son action sur le continent africain. Depuis peu, elle a également commencé à se développer en Belgique.
Il y a dix jours, à la prison d’Ittre, Thomas Chatelle a répondu en toute simplicité à l’appel de l’ONG. Pour quatre heures de partage intense et de joie de vivre.
"C'était une expérience incroyable. C'était un échange magnifique entre prisonniers et personnes libres. Le football permet cet échange. On a joué un match avec toute l'intensité, avec cette envie de gagner et de se dépasser. On n’a pas tellement calculé qui étaient les prisonniers et qui étaient les personnes libres" se réjouit le Bruxellois de 37 ans qui a rassemblé pour l’occasion d’autres ex-pros comme Eli Coulibaly (La Gantoise, Ostende, …) ou Joachim Mununga (Malines, Mons, …) qui suivent la même formation d’entraîneur que lui. Benjamin Deceuninck a également répondu présent.