Giro

Thibaut Pinot, un dernier Giro entre panache et déception et un départ en loser magnifique

Thibaut Pinot n’aura pas réussi à remporter d’étape sur le Giro 2023.

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Par Jérôme Jordens

Thibaut Pinot vit sa dernière saison dans le peloton professionnel et voulait se faire plaisir pour son dernier Giro. Mais le Tour d’Italie a décidé de lui rendre un hommage à l’image de sa carrière : courageux et volontaire mais malchanceux et proche du succès sans parvenir à y toucher.

Remonté à la 7e place du général suite à son échappée presque victorieuse sur la 18e étape, où il a été battu au sprint par Zana, le Français a également récupéré le maillot bleu de leader du classement de la montagne.

Ce Tour d’Italie n’est donc pas un échec, mais le Franc-comtois aura sans doute un petit goût amer. Malade en début de Giro, il a perdu trop de temps pour ambitionner un podium à Rome. Il avait alors jeté son dévolu sur les victoires d’étape et le maillot de meilleur grimpeur. Si le maillot bleu est en bonne voie, la victoire d’étape lui a échappé. Deuxième sur la 13e et la 18e étape, il n’a pas manqué grand-chose au Français pour lever une dernière fois les bras sur le Tour d’Italie. La 7e place provisoire au général ne sera sans doute qu’une maigre consolation.

Ce Giro 2023 est en quelque sorte un petit résumé de sa carrière. Pinot a souvent eu les jambes, mais avec un jour sans ou un corps qui le lâche. 3e du Tour de France 2014, le Français était dans l’Hexagone un des grands espoirs de succès final sur la Grande Boucle. Mais il n’y est jamais parvenu. Ce Giro 2023 ressemble étrangement au Tour de France 2014 où il avait craqué et terminé 16e au général, mais il avait réussi à remporter la 20e étape, au sommet de l’Alpe d’Huez pour se consoler.

Les plus grands regrets datent sans doute de 2019 où il avait semblé monter en puissance. Vainqueur de la 14e étape au sommet du Tourmalet, deuxième le lendemain à Foix, le Franc-comtois était occupé à reprendre du temps sur ses adversaires. Au soir de la 18e étape, il était 5e à 20 secondes de Bernal, futur vainqueur. Une fois encore, son corps avait dit stop et il avait été contraint à l’abandon, en larmes sur le bord de la route du Tour.

Coureur atypique tant sur le vélo qu’à côté. Son quotidien est plutôt tranquille dans sa ferme en Franche-Comté. Quand il n’est pas sur le vélo, il passe du temps avec ses chèvres. Il a même créé un compte Instagram à l’une d’entre elles. "Il se lève, nourrit ses chèvres, va rouler et rentre déjeuner devant le 13 heures comme les anciens. C’est un paysan. Tout ce qui est superficiel, il s’en fout", expliquait un ami du Français à Paris Match en 2022.

Une ferme dans laquelle il pourra repenser à ce dernier Giro de sa carrière, sans doute tiraillé entre la fierté d’avoir couru à l’instinct et la déception d’être passé si proche de la victoire"J’ai envie de faire de belles choses et surtout de profiter, d’autant que mes jours sur le Giro sont désormais comptés. J’ai envie de me faire plaisir ", expliquait-il en début de Tour d’Italie. Du plaisir, il en a sûrement pris sur les routes italiennes et il regardera sans doute le maillot bleu de meilleur grimpeur d’un autre œil dans quelques années.

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