Brabant wallon

Thermographie aérienne en Brabant wallon : l’inBW répond aux inquiétudes des citoyens à propos de la vie privée

Thermographie aérienne destinée au diagnostic du degré d’isolation thermique des toitures des bâtiments publics et privés.

© inBW-illustration Action Air Environnement

Par Jean-Claude Hennuy

La thermographie aérienne des bâtiments est en cours, en Brabant wallon. Après plusieurs faux départs, les deux premiers vols nocturnes ont enfin pu être effectués, la nuit de mardi à mercredi et la nuit suivante. Les conditions étaient idéales pour l’avion équipé d’une caméra infrarouge. 50 à 60% des relevés ont pu être encodés. Les deux (voire trois) autres missions nécessaires pour compléter le quadrillage des toitures de la province suivront, dès que les conditions météo le permettront à nouveau.


Pour rappel, le but de l’opération menée par l’inbW est d’établir la cartographie des déperditions calorifiques des toitures. Les données permettront ensuite aux communes et aux citoyens qui le souhaitent de disposer d’un diagnostic précis de l’état de leur(s) toiture(s), en termes d’isolation thermique. En cas de pont thermique, d’isolant peu performant ou d’absence d’isolant, la technique utilisée apporte des informations précieuses et qualitatives, en vue d’éventuels travaux d’isolation thermique. Un plus pour l’économie d’énergie et pour l’environnement ! Des questions et des craintes pour bon nombre d’habitants, comme nous avons pu le constater sur les réseaux sociaux.

Pour certains habitants, des questions se posent en matière de respect de la vie privée et du RGPD, le Règlement Général sur la Protection des Données. L’inBW a enfin répondu à ces interrogations via ses comptes Twitter et Facebook, cette semaine. Son directeur général, Laurent Dauge, nous a également accordé une interview pour faire la lumière sur ce dossier.

L’inBW veut rassurer

Thermographie aérienne.
Thermographie aérienne. © inBW-illustration

"La communication de l’inBW aurait dû être faite plus tôt, bien avant le début de l’opération ! Quand on va au restaurant, il est normal d’avoir le menu pour savoir ce qu’on va manger, avant d’être servi", nous avait dit en substance un juriste spécialiste du RGPD, il y a une quinzaine de jours.

"Pas si facile, en pratique !", répond le directeur général de l’InBW. Laurent Dauge explique "qu’il a fallu avancer, en devant faire toute une série de choses en parallèle. Il a surtout fallu lancer un marché public. L’objectif est de faire en sorte que les communes deviennent propriétaires de ces données. Pour rassurer les citoyens, je souligne qu’on est vraiment dans le respect du RGPD. Il faut comprendre que l’on travaille pour l’intérêt général. Mais si un citoyen souhaite obtenir la suppression des données relatives à son bien personnel, il est en droit de le demander".

Le patron de l’inBW insiste : la thermographie est une méthode qualitative et non quantitative afin d’améliorer la performance énergétique des bâtiments publics et privés. Sur simple demande, le citoyen aura des informations utiles et gratuites sur les éventuelles faiblesses de sa toiture, comme un pont thermique ou une fenêtre de toit mal isolée. S’il le souhaite, il pourra donc entreprendre les démarches nécessaires pour lancer des travaux qui lui feront économiser de l’énergie et de l’argent.

 

Pas de nouvelles taxes en vue

L’appareil de cette compagnie est équipé d’une caméra infrarouge permettant de faire apparaître clairement les déperditions de chaleur.
L’appareil de cette compagnie est équipé d’une caméra infrarouge permettant de faire apparaître clairement les déperditions de chaleur. © AAC-Action Air Climat

Pas question de fliquer les citoyens, souligne l’inbW ! "Les citoyens ne doivent pas avoir de craintes. Le seul but de la thermographie aérienne est d’avoir un outil qualitatif d’intérêt général, pas de surveiller les gens", insiste Laurent Dauge !

L’inBW a aussi répondu aux citoyens qui, par exemple, redoutent de nouvelles taxes sur les passoires énergétiques ou une chasse aux infractions urbanistiques, comme une annexe non déclarée aux services de l'urbanisme. "Je n’imagine pas une commune profiter de ces données pour chasser les infractions urbanistiques", explique Laurent Dauge. "Et je rappelle que les satellites permettraient de le faire depuis longtemps, si c'était le cas. Mais franchement, je ne vois pas une commune se risquer à faire cela". 

Par ailleurs, une autorité qui voudrait lever de nouvelles taxes serait tout de suite confrontée à des problèmes évidents : "comment, par exemple, pourrait-elle prouver que deux biens identiques ne révèlent pas le même degré de déperdition de chaleur ? Un bien pourrait être chauffé au moment du passage de l’avion, alors que l’autre pourrait momentanément rester sans chauffage si ses occupants sont partis en vacances ?"

Enfin, les données seront protégées contre les tentatives de hacking. Elles seront conservées par les communes pendant 7 ans, pas plus! Qui plus est, les données, sécurisées, ne seront pas publiées sur internet.

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