Une fresque humaine magnifiquement orchestrée par Isabelle Pousseur.
Critique ***
Un immeuble comme microcosme d’une société ou métaphore du monde. De nombreux écrivains en ont fait leur chef-d’œuvre : rappelez-vous La vie mode d’emploi, le roman labyrinthique de Georges Perec ou L’immeuble Yacoubian d’Alaa al-Aswany qui décrit avec une grande liberté de ton les maux de l’Egypte contemporaine. Cette liberté de ton, on la retrouve aussi dans Last Exit to Brooklyn, premier roman de l’Américain Hubert Selby Jr. Publié en 1964, il crée le scandale et fait même l’objet d’un procès pour obscénité en Angleterre… Les différents chapitres se présentent comme des récits indépendants l’un de l’autre qui se déroulent autour des années 50 dans Red Hook, le quartier des docks de Brooklyn. C’est le dernier chapitre, intitulé Coda/Bout du monde, qu’Isabelle Pousseur a choisi de mettre en scène. Il raconte la vie, pendant vingt-quatre heures, de cinq familles habitant un même immeuble de ce quartier. Nous nous réveillons avec elles un samedi matin : comment vont-elles occuper cette journée de congé, quelle relation ont-ils aux loisirs et au plaisir ?