Dossier

THE 27 CLUB : Brian Jones, fondateur des Rolling Stones s’éteint en juillet 1969 et fait naître la légende du Club des 27

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Ecrire " Brian Jones, fondateur des Rolling Stones et pilier du Club des 27 ", c’est finalement rendre à César ce qui appartient à César.

Bien sûr que, vu d’aujourd’hui, les Rolling Stones c’est d’abord le duo Mick Jagger et Keith Richards. Il est clair aussi que le 1er locataire du Club des 27 n’est pas Brian Jones mais bien le bluesman américain Robert Johnson (RIP 1938). Mais le 1er musicien rock mondialement connu qui intègre le club des 27, c’est bien Brian Jones. De même, résumer Brian Jones au rang de guitariste/multi-instrumentiste des Stones, c’est un peu court tant il a joué un rôle primordial dans la constitution du groupe, dans le choix du nom et dans la richesse des morceaux des Rolling Stones des débuts.

Gabrielle Davroy et Laurent Rieppi vous invitent à replonger dans l’histoire de cet artiste, une émission à réécouter ici :

Laurent Rieppi constate qu’assez étrangement (ou est-ce intentionnel ?), l’image de Brian Jones en tant que membre des Rolling Stones tombe doucement mais sûrement dans l’oubli. Prenez 100 personnes autour de vous et posez leur la question : " qui sont les piliers des Stones ? " Combien évoqueront Brian Jones ? La plupart des personnes penseront que les Stones ont toujours été articulés autour du noyau : Mick Jagger/Keith Richards.

Et pourtant, la vérité historique est pourtant bien différente…

Brian Jones sera un des éléments clé de la formation des Rolling Stones. C’est lui qui donne ce nom au groupe. Il avait d’abord choisi " Rollin’Stone " (sans le " g "), en référence à un titre de Muddy Waters qu’il admirait.

Et puis, si l’image des Stones s’est bâtie sur cette idée de " Bad boys ", de rebelles, c’est bien Brian Jones qui incarne alors le mieux ce concept…

Brillant (son QI est de 133) mais turbulent à l’école, il abandonne rapidement les bancs scolaires pour se lancer, corps et âme, dans la musique. Très charmeur, il plaît beaucoup aux filles… et jeune ado, il devient papa à plusieurs reprises… Ce qui engendre pas mal de remous dans son entourage…

Il est aussi grand amateur de jazz et particulièrement de Charlie Parker

Charlie WATTS, Mick JAGGER, Keith RICHARDS, Bill WYMAN et Brian JONES
Charlie WATTS, Mick JAGGER, Keith RICHARDS, Bill WYMAN et Brian JONES © GAB Archive/Redferns
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Brian est un véritable amoureux de la musique et de ses instruments. Ado, il en maîtrise déjà de nombreux : le piano, la clarinette, le saxophone… C’est cet aspect ultra-curieux et touche à tout qui sera sa marque de fabrique par la suite au sein des Rolling Stones.

A 15 ans, il est saxophoniste dans un groupe de jazz et joue du skiffle en même temps dans une autre formation… Il fait aussi beaucoup de petits boulots, certains sont assez étranges. Par provocation envers ses parents, plutôt bourgeois, il travaille même, durant une assez courte période, dans une mine à charbon…

Au début des années 60, il est très actif sur cette scène bourgeonnante britannique, on le voit notamment aux côtés de son ami Paul Jones, futur chanteur de Manfred Mann, former un groupe. Il rencontre aussi le musicien qui lance le " British Boom Blues " en Angleterre, le légendaire Alexis Korner qui le prend sous son aile… Brian devient " Elmore Jones " ou encore " Elmo Lewis " en hommage à une de ses idoles absolue, le bluesman Elmore James.

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Puis, dans ce milieu bouillonnant, les rencontres se font… ce qui nous mène à la création des Rolling Stones… Et c’est grâce à l’entêtement légendaire de Jones que le groupe va devenir un tel phénomène !

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Ce titre, " I Wanna Be Your man ", es tune chanson de John Lennon et Paul McCartney composée à la base pour Ringo Starr.

Paul Mc Cartney raconte que John Lennon et lui pensaient que cette chanson entrait plus dans le répertoire " Bad Boys " des Stones et il explique dans cette interview datant de 1993 que les deux Beatles l’ont donnée aux Stones et qu’elle a été tout de suite adoptée par Brian Jones.

Mick Jagger et Keith Richards auraient très vite complété la partie manquante à ce qui sera un premier énorme succès pour les Stones.

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Retour sur la genèse des Rolling Stones

Il nous semble important ici de préciser qu’au départ, les Rollin’Stones, c’est le groupe de Brian Jones. C’est lui qui va mettre tout en place pour que le groupe décolle, c’est lui qui va aller frapper aux portes des différents clubs, insister de nombreuses fois, persuader les propriétaires des clubs que les Rolling Stones sont LA nouvelle sensation musicale.

A l’époque de la formation du groupe, Keith Richards et Mick Jagger ne sont pas encore les " personnages " qu’ils deviendront ensuite, ils sont encore un peu réservés, timides, un peu " débutants "…

Jagger et Richards sont aussi particulièrement impressionnés par la maîtrise de Jones à la " slide guitar ".

Brian Jones

Jones a cet aspect charmeur, confiant, fonceur qui fait la différence… Sur scène, il devient le favori du public et principalement des filles, ce qui engendre alors pas mal de jalousies au sein de la formation, notamment avec Jagger.

Disons-le aussi clairement, Brian Jones n’a jamais été vraiment un grand compositeur au sein des Stones, c’était un formidable musicien, très doué, qui maîtrisait de nombreux instruments, qui avaient un réel talent pour les arrangements et il savait comment apporter à un titre la petite touche supplémentaire qui le rendrait différent, unique…

Il signera seul cependant deux " side projects " : la BO du film " A Degree of Murder " en 1967, mettant en scène celle qui est alors sa copine, Anita Pallenberg, une BO sur lequel on retrouve pour l’accompagner, notamment, Jimmy Page. Et puis il y a également l’album live " Brian Jones Presents the Pipes of Pan at Joujouka ", un projet très expérimental enregistré en live au Maroc avec des musiciens locaux, qui prouve le grand intérêt de l’artiste pour ce que l’on appellera plus tard " la musique du monde ".

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Shapeshifted, un de nos meilleurs groupes belges, clairement influencé par la musique des Stones et de Bryan Jones en particulier

C’est la qualité de multi-instrumentiste de Brian Jones qui a tout de suite séduit le musicien belge Marc Van Der Eecken, chanteur et guitariste du groupe gantois Shapeshifted, un groupe à la fois garage et catchy, actif depuis une dizaine d’années. Un groupe qui transpire son amour du rock et en particulier des Rolling Stones et d’Iggy Pop.

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"Good Times will come", est un titre évoquant la pandémie sorti à l’automne 2020. Il est aussi composé dans la foulée des 50 ans des Stones. Beaucoup y lisent un hommage et une référence (écoutez l’intro !!!) au titre " Brown Sugar " des Rolling Stones.

Selon Marc Van Der Eecken, lorsqu’on écoute " Paint it, Black ", titre signé Jagger/Richards mais auquel Brian Jones a indéniablement contribué, on est évidemment impressionné par son jeu de sitar mais aussi par le texte de ce titre. Marc Van Der Eecken pense que dans " Paint it, Black ", Brian Jones nous ouvre son cœur et nous en montre la noirceur : I look inside myself and See my heart is black ".

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Marc Van Der Eecken s’appuie sur de nombreux écrits pour rappeler que Brian Jones a été mal traité par les Stones au fil des années passées ensemble et qu’en y ajoutant drogues, alcool et médicaments, l’issue n’était en rien une surprise.

Brian Jones est retrouvé noyé au fond de sa piscine dans la nuit du 2 au 3 juillet 1969, près d’un mois après l’annonce de son départ des Rolling Stones. Les plus folles théories courent toujours concernant les causes de son décès. Cela va du meurtre au suicide en passant par l’accident. Qu’importe… Nous sommes plus d’un demi-siècle plus tard… Il y a prescription. Par contre, rien ne nous empêche de mesurer et de saluer ce grand musicien et bien sûr de célébrer son apport dans l’histoire du rock.

En témoigne ce live de 1966, dans lequel Brian Jones joue du marimba, xylophone utilisé notamment en Amérique du Sud et qui apporte la touche originale sur le titre " Under My Thumb " des Rolling Stones :

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Shapeshifted sort un nouvel album cet automne. Il devait sortir en mai dernier mais le Covid a repoussé sa sortie de quelques mois. Nos compatriotes ne sont évidemment pas les seuls artistes a s’être clairement inspirés du travail des Stones et de Brian Jones en particulier.

Le nom de l'album Shake Your Money Maker des Black Crowes en est un parfait exemple. Il fait en effet référence à une chanson d’Elmore James, grande source d’inspiration de Brian Jones. La boucle est bouclée et la mémoire de Brian Jones est donc sauve !

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