Gaetan Mestdag est infirmier. Il travaille dans un cabinet privé et à ce titre, il se rend aussi chez des patients. Jeudi dernier, il a été testé positif au covid-19. Et pourtant il n’a pas arrêté de travailler. Ça peut sembler étonnant. Mais selon lui, c’est la seule solution vu la crise actuelle : " Je me suis dit, zut, qu’est-ce que je vais faire, j’ai 30-40 rendez-vous de testing par jour. Je n’ai personne pour me remplacer. Je me suis couché en me disant que j’espérais être en forme le lendemain. Ça, c'est le mental des médecins, infirmières et infirmiers. Il faut assurer la suite de l’histoire tous les jours".
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Dans son cabinet, il reçoit en prenant le maximum de précautions : masque FFP2, visière, blouse de protection. Tout le matériel est désinfecté, y compris le siège sur lequel les patients s’assoient : " Je rassure tout le monde. On ne vous met pas plus en danger en allant travailler comme ça que vous en venant nous voir pour un test en ne sachant pas si vous êtes positif ou pas. Parce qu’on porte des masques prévus pour, on connaît les gestes d’hygiène et on fait très attention. […]. Les fenêtres sont ouvertes, les portes sont ouvertes, ça dure moins de 4 minutes. Donc le risque est nul car c’est moins de 4 minutes, nous sommes tous les deux masqués et on maintient la distance le plus possible pour assurer la sécurité de tout le monde".
Et selon lui, il serait loin d’être le seul dans le personnel soignant à continuer à travailler tout en étant positif : " Ça aurait été plus facile pour moi de pouvoir respecter la quarantaine. Mais en étant en contact avec les directions infirmières de différents hôpitaux, on sait qu’il n’y a pas le choix. On manque de personnel soignant. Et si on enlève entre 20 et 30% du personnel soignant qui peut être testé positif, la machine s’effondre. Et ce n’est pas maintenant que la machine doit s’effondrer. J’ai le droit de me remettre. Mais j’ai, inconsciemment le devoir de participer à l’effort collectif pour arriver au bout de cette histoire. Je me sentirais coupable, vu ma situation physique, de ne pas aller travailler parce que je suis capable de travailler. Si tous les infirmiers malades ne travaillent pas, on ne fait plus de testing, on ne soigne pas les gens"