Une enquêtrice de Test-Achats a fait soigner une légère entorse à la cheville, simulée, dans un service d'urgence et a évalué l'intervention du médecin, le diagnostic posé, le traitement et les a comparés avec les directives nationales et internationales en pareil cas.
Seulement deux hôpitaux ont interrogé la patiente en détail. La plupart des hôpitaux l'on interrogée très brièvement. Un service d'urgence n'a pas fait d'examen physique du tout, c'était pourtant élémentaire. Quasi tous les médecins ont contrôlé si le pied faisait mal lorsqu'on appuyait à certains endroits et beaucoup ont examiné de manière approfondie les zones douloureuses. En revanche, peu ont vérifié si la patiente pouvait marcher et s'appuyer sur sa cheville. Finalement, l'enquêtrice n'a eu droit qu'à un seul examen physique complet.
Une radiographie a été effectuée dans 34 cas sur 36. Selon les Règles d'Ottawa, reconnues sur le plan international, la radio n'est indiquée que si le patient est incapable de faire quatre pas sans aide et/ou s'il a mal lorsque le médecin appuie sur certaines zones du pied. L'enquêtrice n'ayant pas simulé de fracture, une radio n'était pas nécessaire, explique Test-Achats.
Les traitements superflus (attelle en plastique, plâtre, même une fois une erreur médicale en posant un plâtre fermé) et des médicaments superflus (8 hôpitaux ont prescrit du paracétamol, un anti-inflammatoire ainsi qu'une pommade) complète la liste des mauvais points, déplore Test-Achats.
Un problème comme celui simulé dans l'enquête n'a pas sa place dans un service d'urgence. Dès lors, l'association réclame une campagne d'information en vue d'expliquer aux patients que pour des problèmes relativement simples mieux vaut consulter son médecin ou celui de garde. Le patient qui se rend directement au service d'urgence doit en effet payer un ticket modérateur supplémentaire (18,30 au lieu de 4,07 ), mais cette mesure est souvent méconnue.
Test-Achats demande aussi aux hôpitaux de prendre leurs responsabilités pour endiguer la surconsommation médicale, notamment en ne déployant pas trop vite les grands moyens.
L'association revendique aussi l'information des médecins car beaucoup pensent qu'ils doivent prendre des radiographies pour se protéger au niveau juridique contre d'éventuels problèmes. Une idée qui n'est pourtant étayée par aucune jurisprudence, souligne Test-Achats.
L'association estime enfin que des soins de garde mieux organisés pourraient freiner la surconsommation médicale.
En 2001 déjà, une enquête de Test-Achats auprès de 36 services d'urgence montrait que les médecins déployaient trop rapidement les grands moyens.