Le mouvement de Fetullah Gülen, ennemi juré du président turc Recep Tayyip Erdogan, en exil aux Etats-Unis, a condamné vendredi "toute intervention armée" en Turquie, où un putsch semblait en passe d'être maîtrisé."Nous condamnons toute intervention armée dans les affaires intérieures de la Turquie", a écrit dans un communiqué l'Alliance for Shared Values. Le président Erdogan avait affirmé auparavant que le coup d'Etat était un "soulèvement dans lequel l'Etat parallèle a également une part", en référence au prédicateur Fetullah Gülen. Ancien allié du président turc, M. Gülen, qui dirige depuis les Etats-Unis un puissant réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises sous le nom d'Hizmet (Service, en turc), est devenu son ennemi juré depuis un scandale de corruption fin 2013 dans lequel nombre des proches de M. Erdogan ont été impliqués.
Le chef de l'Etat accuse depuis l'imam d'avoir mis en place un "Etat parallèle" destiné à le renverser, ce que les "gülenistes" nient. L'Alliance de M. Gülen rappelle que le prédicateur et ses partisans ont toujours "montré leur engagement en faveur de la paix et de la démocratie". "Les événements sur le terrain évoluent rapidement et ce serait irresponsable pour nous de spéculer sur eux", a affirmé le mouvement d'opposition. "Les commentaires des cercles pro-Erdogan à propos du mouvement sont très irresponsables", a-t-il estimé. Depuis deux ans, les autorités turques ont multiplié les purges, notamment dans la police et le monde judiciaire, et les poursuites contre les proches de la nébuleuse Gülen et ses intérêts financiers.