Teen spirit, adolescence et art contemporain, au BPS22 à Charleroi

Teen spirit approche l’adolescence comme une construction sociale et non simplement comme un phénomène physiologique ou psychologique, dixit Nancy Casielles, la commissaire de l’exposition. Elle évite les stéréotypes liés au sexe et à la drogue et aborde de multiples représentations de l’adolescent. Les œuvres abordent les préoccupations et les aspirations des jeunes. Elles empruntent leur énergie aux comportements et aux langages des ados. Elles s’intéressent aux formes de socialisation qui apparaissent dans cette période sans exclure l’approche solitaire.

L’exposition collective réunit une trentaine d’artistes. La photographie paraît la plus adéquate pour aborder l’adolescence par la représentation des corps, mais elle n’est pas le medium le plus représenté dans l’exposition. La peinture, la sculpture, le dessin et la vidéo enrichissent l’approche.

Nancy Casielles, la commissaire de l’exposition, au micro de Pascal Goffaux.

Vincen Beeckman a mené une mission photographique à Charleroi. Une véritable immersion d’un an et demi dans le monde des adolescents. Il privilégie toujours le contact direct, la relation avec la personne. Il a rencontré les jeunes en haut d’un terril ou dans un atelier de carrosserie, dans un internat ou une maisons de jeunes. Les clichés échappent aux codes de la photo sociale, mais ils relatent des moments de vie partagés dans l’intimité de ces ados. 

Vincen Beeckman au micro de Pascal Goffaux.

Le vidéaste Emmanuel Van der Auwera recourt aux nouvelles technologies qui permettent de créer des avatars. Les incarnations numériques d’un être génèrent des identités virtuelles.

... se réfère à l’application Périscope. Elle retranscrit en temps réel ce que l’utilisateur est en train de filmer ; ainsi, une jeune fille a mis en image son suicide en direct sur Périscope. Emmanuel Van der Auwera a capturé sur la toile des témoignages de plusieurs personnes via leurs avatars qui s’expriment à propos de cet événement.

... n’est pas un jeu vidéo, mais un monde virtuel lié au commerce. Une île virtuelle que les entreprises proposent comme lieu de conférences ou de réunions ou comme destination de vacances ou de rencontres sociales.

Emmanuel Van der Auwera considère cette œuvre comme un documentaire du confinement. Elle augure du futur des mondes virtuels et des relations sociales. Effrayant ! L’artiste a aussi créé un avatar qui accompagne le spectateur dans la découverte de ce monde faussement utopique.

Emmanuel Van der Auwera au micro de Pascal Goffaux