Chez nous, comme chez nos voisins français, l’information qu’un nuage chargé de particules radioactives en provenance d’Ukraine est arrivée et les journalistes ne disposent que de peu d’informations officielles. Si on sait qu’il a touché la Suède dans les 48 heures qui ont suivi l’explosion, les vents ont depuis tourné et dirigent vers l’ouest et l’Europe les particules radioactives.
Le nuage qui s’est arrêté à la frontière
Si cette phrase n’a jamais été prononcée, il est vrai qu’un graphique de France Télévision reste dans les mémoires. L’anticyclone des Açores aurait "protégé" la France de l’arrivée du nuage.
Dans le JT de 20h du 30 avril, Brigitte Simonetta propose aux téléspectateurs un graphique animé qu’elle a réalisé. Dans son commentaire, la journaliste affirme que l’anticyclone est assez fort pour protéger la France du nuage radioactif durant au moins trois jours, faisant apparaître un panneau "STOP" à la frontière franco-italienne. Or, au moment où elle prononce ces paroles, le nuage entre déjà sur le territoire français. Car si l’anticyclone est au bon endroit sur les cartes, il est inenvisageable qu’il ait pu arrêter un panache de fumée comme celui de Tchernobyl.
Le lendemain, déjà, le Journal de 20h sur Antenne 2 donne d’autres prévisions. L’anticyclone des Açores se déplace et le journaliste déclare que, s’il avait pu jouer le rôle de bouclier dans un premier temps, il pourrait, en remontant vers le Nord, provoquer des retours d’Est d’air chargé de radioactivité. Il évoque aussi des vents faibles en altitude, ce qui aurait pour conséquence une avancée très lente de l’air pollué. Il termine même par une bonne nouvelle : l’arrivée entre le 2 et le 3 mai, d’une perturbation nuageuse sur l’Atlantique qui pourrait inverser le sens des vents.
En Belgique, il semblerait que l’information ait davantage circulé. Les prévisionnistes de l’époque avaient calculé l’arrivée du nuage et la population a été prévenue de son arrivée. Le simple passage du panache radioactif n’a pas eu de grandes conséquences en surface. Par contre, s’il s’était accompagné de précipitations, les conséquences auraient été toutes autres : les polluants se seraient rabattus au sol et auraient alors impacté toute la chaîne alimentaire, polluant les cours d’eau et les pâtures et, par extension, le lait. Il avait d’ailleurs été demandé de garder les vaches à l’étable.
Des précipitations, il y en a bien eu chez nous entre le 3 et le 4 mai sur l’Est du pays alors que la partie la plus dense du nuage était passée dans la matinée du 2 mai. Le journal de 19h30 de la RTBF avait d’ailleurs parlé de ces retombées radioactives chez nous.