Taxe sur la spéculation: l'eurodéputé français Pierre Larrouturou en grève de la faim à Bruxelles

L’eurodéputé français Pierre Larrouturou (Envie d'Europe écologique et sociale, S&D) a entamé mercredi une grève de la faim à Bruxelles pour alerter les citoyens sur les coupes du budget de l’Union européenne dans les domaines du climat et de la santé et obtenir une taxe ambitieuse sur les transactions financières.

"Je vais rester au Parlement jour et nuit sans manger, pour dénoncer ce scandale : les gens n’en ont pas conscience, mais on va vers une situation où il n’y aura quasi plus d’argent pour le climat, la santé, rien de sérieux pour l’emploi" dans le prochain budget européen, a déclaré l’eurodéputé socialiste, élu depuis 2019.

Une taxe spéculation qui rapportera 50 milliards d’euros par an

"Vous et moi, quand on fait nos courses, tout le monde paie au moins 6% de TVA, même les plus pauvres, pour contribuer à financer les services publics, mais aujourd’hui sur les marchés financiers, c’est 0,0% les taxes sur la spéculation !"

"J’en ai marre du double discours de M. Macron ou Mme Merkel qui disent qu’ils veulent un budget plus ambitieux mais qui n’acceptent pas de négocier sur cette idée. […] Mon but c’est une taxe qui rapportera dans un an ou deux 50 milliards d’euros par année".

"La seule solution, c’est d’augmenter les ressources propres de l’UE avec une vraie taxe sur les transactions financières, qui permettrait de rembourser le plan de relance, tout en finançant la santé et le climat", insiste Pierre Larrouturou.

Le Parlement européen bataille ces dernières semaines avec le Conseil (Etats membres) pour revoir à la hausse certaines enveloppes du prochain budget pluriannuel de l’UE, couvrant la période 2021-2027. Les eurodéputés réclament 39 milliards supplémentaires pour plusieurs programmes, de l’éducation à la recherche, sabrés dans la proposition des Etats.

Le Parlement veut par ailleurs que le Conseil s’engage pour l’introduction de nouvelles ressources propres européennes dans les prochaines années, soit des sources de financement direct du budget de l’UE. On évoque par exemple une taxation des transactions financières, mais il faut encore définir ce qu’elle couvrira précisément.

Si on ne taxe pas la spéculation, le Pacte vert européen est mort

"Si on ne taxe pas la spéculation, le Pacte vert européen est mort […] les belles paroles sur la loi climat, et la création d’emplois verts, tout cela restera lettre morte, et nous conduit vers une planète morte", a expliqué Pierre Larrouturou dans un discours au Parlement où il a annoncé sa grève de la faim.

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