Parmi les réactions les plus acerbes, celle de Jean-Marc Nollet (Ecolo) qui estime que "ce feuilleton, que nous avons vécu ces derniers jours autour du budget, n’est pas digne non plus d'un gouvernement qui respecte les entités". Tout en accusant le gouvernement fédéral de "colonisateur", il regrette qu'"on ne voit toujours pas clair sur les chiffres". Et d'ajouter : "Ce que nous critiquons fondamentalement, au-delà de votre attitude méprisante, (...) c'est le choix que vous faites de maintenir le cap de l'austérité budgétaire", malgré la contestation.
D'autres accusent la majorité d'avoir "gonflé" le budget "de manière artificielle".
D'ailleurs, dit Olivier Maingain (FDF), si le gouvernement Michel était "à l'aise", il accepterait une commission des finances pour vérifier les chiffres.
"On refourgue la patate chaude aux entités fédérées", estime pour sa part Raoul Hedebouw (PTB) appuyé par Catherine Fonck (cdH) qui parle de "facture renvoyée aux régions".
Une décision qui "affaiblit" la loyauté fédérale, selon le président du FDF.
"Volonté, détermination, responsabilité"
C'est la réponse de Charles Michel (MR) à l'opposition. "Nous avons fait le choix politique de la responsabilité, sans impôt supplémentaire". "Nous assumons nos responsabilités", répète-t-il rappelant que cet ajustement budgétaire va créer des emplois pour les jeunes, dans le e-commerce et dans les nouvelles entreprises.
Le Premier ministre réfute toute manipulation : "Nous avons pris connaissance de ces chiffres avant la fin de la semaine passée, le reste ne correspond pas à la réalité, on n'a pas touché aux chiffres, aux projections".
"Ce n'est pas parce que vous êtes maintenant dans l'opposition et que vous n'aimez plus cette loi de financement, que vous avez voté, que je vais la violer", ajoute-t-il.
Et de poursuivre : "De toutes nos forces, nous souhaitons un dialogue de qualité, respectueux des régions, ce qui veut dire que chacun respecte les règles du jeu". Et d'affirmer que ce gouvernement va poursuivre cette 6ème réforme de l'Etat avec "une majorité parlementaire solide pour créer un avenir positif pour nos citoyens, c'est notre choix et je remercie la majorité à cet effet".
Des diamantaires favorisés ?
Depuis l'annonce d'un accord sur l'ajustement budgétaire, l'opposition n'a cessé d'accuser la majorité d'avoir cédé à la pression du lobby diamantaire en mettant en place une taxe sur le carat limitant la contributions du secteur à 50 millions d'euros alors qu'il "vaut 50 milliards", selon le PTB. "Une occasion manquée" pour beaucoup.
Ce jeudi après-midi, les accusations ont à nouveau été lancées à l'encontre du gouvernement, mais balayées d'un revers de la main par Charles Michel : "Pourquoi n'y avez-vous pas pensé ? Pourquoi avez-vous attendu ?", a rétorqué le Premier ministre. "Que cela plaise ou non, grâce à cette contribution des diamantaires, il y aura 50 millions d'euros de plus par rapport aux autres gouvernements".
A propos de la francophonie
Enfin, après Didier Reynders (MR), Charles Michel s'est également positionné par rapport aux déclarations de Geert Bourgeois (N-VA). Le ministre-président flamand estime que le Fédéral doit sortir de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), étant donné que la protection de la langue relève des entités fédérées et que seule la "Communauté française".
Le Premier ministre a tenu à rassurer, il entend bien faire en sorte que la Belgique reste membre de l'OIF. "Aucune demande de retrait n'a été exprimée" et il a d'ailleurs l'intention d'y renforcer son implication.
C. Biourge