La crise humanitaire en Afghanistan, où des millions de personnes sont menacées de famine, et les droits humains vont dominer les discussions qui s'ouvrent ce dimanche à Oslo entre talibans, Occidentaux et membres de la société civile afghane.
Lors d'une visite de trois jours en Norvège, la première en Europe depuis leur retour au pouvoir, les talibans emmenés par leur ministre des Affaires étrangères Amir Khan Mutaqqi vont rencontrer des responsables norvégiens et des représentants des Etats-Unis, de France, du Royaume-Uni, d'Allemagne, d'Italie et de l'Union européenne.
"La formation d'un système politique représentatif, une réponse aux crises humanitaire et économique, les préoccupations en matière de sécurité et de contre-terrorisme, et les droits humains, en particulier l'éducation des filles et les femmes" seront sur la table, a indiqué le département d'Etat américain.
Les talibans espèrent que ces entretiens contribueront à "changer l'atmosphère guerrière en situation pacifique", a dit le porte-parole du gouvernement islamiste.
Aucun pays n'a pour l'instant reconnu leur gouvernement et la cheffe de la diplomatie norvégienne, Anniken Huitfeldt, a souligné que ces discussions "ne constituent pas une légitimation ou une reconnaissance". "Mais nous devons parler aux autorités qui dirigent de facto le pays. Nous ne pouvons pas laisser la situation politique déboucher sur un désastre humanitaire encore plus grave", a-t-elle dit.
Depuis août, l'aide internationale qui finançait environ 80% du budget afghan s'est soudainement arrêtée et les Etats-Unis ont gelé 9,5 milliards de dollars d'avoirs de la Banque centrale afghane.
Le chômage a explosé, les salaires des fonctionnaires ne sont plus payés depuis des mois et la faim menace aujourd'hui 55% de la population selon l'ONU.