Syrie: le petit Omran devient malgré lui symbole du martyre des habitants d'Alep

Syrie: sauvetage à Alep

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Par Julien Vlassenbroek

Un petit garçon est assis, hagard, dans une ambulance. La moitié de son visage est ensanglantée, tout le reste de son visage et de son corps est couvert de poussière. Il ne pleure pas et ne semble pas avoir compris que le sang qu'il essuie sur son pantalon est le sien.

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Omran Daqneesh, puisque c’est de lui dont il s’agit, vient d’être blessé à la tête. Son domicile a été touché par l'un des bombardements menés sur la ville "rebelle" d’Alep par l’armée de Bachar al-Assad et ses alliés russes.

Il est âgé de cinq ans selon des sources locales. Autrement dit, depuis qu’il est en vie, le petit Omran n’a connu que les bombardements, la guerre, les pénuries. Le début de la répression armée des premières contestations pacifiques date en effet de mars 2011. Avec la militarisation de la contestation qui a suivi, Alep est devenue un bastion de la rébellion armée, sans cesse assiégé.

Depuis que le siège de la ville a été en partie brisé, la bataille d'Alep est devenue encore plus cruciale. L'intensité des combats n'en est que plus terrible.

Les réseaux sociaux en ont fait un porte-drapeau malgré lui

A peine diffusée, l'image du garçonnet est devenue très rapidement symbolique du martyr de cette ville, frappée depuis des années par le régime et ses alliés.

La photo a été extraite d’une vidéo diffusée par l’Aleppo Media Centre, un groupe d’activistes anti-Assad. Ils ont confirmé que la vidéo avait bien été tournée le 17 août, lors d’une frappe sur le quartier de Qaterji, tenu par les rebelles, à Alep.

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Selon plusieurs sources sur place, la condition de l’enfant est maintenant stable.

Sa souffrance, diffusée à un rythme inouï via les réseaux sociaux, en a aujourd'hui fait malgré lui un porte-drapeau des victimes des bombardements du régime d’al-Assad.

Le petit garçon a été traité à l’hôpital M10 qu’il a pu quitter au cours de la nuit. Une chance dans ce pays où la grande majorité des médecins ont été tués, exilés ou emprisonnés depuis le début de ce conflit et où l’horreur ne semble connaître aucune limite.

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L’hôpital M10 avait d’ailleurs déjà été lui-même bombardé, une pratique fréquente de l’alliance russo-syrienne du camp al-Assad.

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Le correspondant sur place du Telegraph, cité par le Guardian, précise que 12 autres enfants ont également été hospitalisés suite à la frappe de mercredi, sans que l’on en sache plus sur leur état.

Parmi les 400 000 (dernier bilan de l’envoyé spécial des Nations Unies en Syrie) personnes qui ont perdu la vie au cours de la guerre en Syrie, on compte plusieurs dizaines de milliers d’enfants (entre 30 000 et 50 000 selon les estimations).

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