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Syrie: Barack Obama en Europe pour rallier des soutiens

Le président américain Barack Obama le 3 septembre 2013 à la Maison-Blanche avec des membres du Congrès

© Jim Watson

Barack Obama a été accueilli par l'ambassadeur des Etats-Unis en Suède, Mark Brzezinski, et des membres du gouvernement, dont le chef de la diplomatie, Carl Bildt, et le vice Premier ministre, Jan Björklund.

Le convoi a quitté l'aéroport de Stockholm-Arlanda quelques minutes après l'arrivée du président américain pour rejoindre la capitale suédoise, où M. Obama rencontrera le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt avec qui il donnera une conférence de presse.

La Syrie devait déjà dominer les conversations en marge de ce forum international avant la décision de Barack Obama, annoncée samedi, d'ordonner des frappes contre le régime de Bachar al-Assad pour le punir d'avoir commis une attaque chimique meurtrière le 21 août.

Frappes limitées à 60 jours

Mais le président a créé la surprise en demandant au Congrès de soutenir le principe d'une telle action "limitée". Un nouveau projet de résolution parlementaire a en effet été élaboré mardi au Sénat américain pour autoriser Barack Obama à lancer des frappes militaires en Syrie pendant 60 jours, avec une extension possible à 90 jours.

Cette version du texte autorisant le recours à la force contre le régime du président syrien Bachar al-Assad remplacerait celle envoyée au Congrès par la Maison Blanche samedi, et qui était considérée comme donnant trop de latitude au président. "La commission des Affaires étrangères du Sénat a élaboré une autorisation du recours à la force militaire qui reflète la volonté et les inquiétudes des démocrates et des républicains", a annoncé le président de la commission, le démocrate Robert Menendez.

La résolution "n'autorise pas l'utilisation des forces armées américaines sur le sol en Syrie dans le but d'opérations de combat", précise le document. L'intervention devrait en outre être "limitée", selon le texte de compromis. Ce nouveau texte vise à gagner le soutien des élus démocrates et républicains encore sceptiques du Congrès. Il pourrait faire l'objet d'un vote au sein de la commission des Affaires étrangères dès mercredi, ce qui permettrait à l'ensemble du Sénat d'en débattre dès la rentrée parlementaire, lundi prochain.

Le fait de solliciter le feu vert des élus de Washington, en vacances jusqu'au 9 septembre, a repoussé d'une dizaine de jours une opération militaire qui paraissait encore imminente vendredi dernier.

Depuis samedi, l'administration Obama s'est démenée pour tenter de convaincre les élus de la suivre. Le président a engrangé mardi les soutiens de hauts responsables républicains et s'est dit confiant sur les chances de passage d'une résolution autorisant le recours à la force.

Des responsables de la Maison Blanche s'exprimant sous couvert de l'anonymat ont indiqué que Barack Obama mettrait à profit son voyage en Europe pour expliquer sa position.

Le secrétaire d'Etat John Kerry, témoignant mardi devant le Congrès, a mis en garde les élus contre les conséquences internationales d'un rejet d'un recours à la force. "Si nous n'agissons pas (en Syrie), nous aurons moins d'alliés et moins de gens qui compteront sur nous dans la région", a-t-il prévenu.

Avant l'annonce de samedi, seule la France s'était dite disposée à suivre Barack Obama dans une opération armée, après le forfait du Premier ministre britannique David Cameron, contraint à y renoncer par un vote du Parlement.

Parmi les membres du G20, certains refusent toute action militaire, dont la Russie, soutien indéfectible de Damas, mais aussi l'Italie.

Alternative au sommet de Moscou

D'autres ne l'envisagent qu'avec un soutien de l'ONU, une route jusqu'ici barrée par le veto de Moscou, tandis que certains, comme l'Arabie saoudite et la Turquie, alliés de poids de Washington au Moyen-Orient, estiment que l'action envisagée ne va pas assez loin et souhaitent in fine un renversement du régime syrien.

La question syrienne devrait aussi peser sur la visite de Barack Obama à Stockholm.

Il s'agira de la première visite bilatérale d'un président des Etats-Unis en Suède, le prédécesseur de Barack Obama, George W. Bush, s'y étant rendu dans le cadre d'un sommet en 2001.

L'étape suédoise de cette tournée a été décidée sur le tard, après l'annulation début août d'un sommet russo-américain à Moscou prévu avant le G20, sur fond de forte détérioration des relations entre les deux anciens ennemis de la Guerre froide.

Le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, qui a pris position pour une solution négociée aux Nations unies, doit participer à une conférence de presse commune avec le président américain à 14H30 à l'issue d'une réunion bilatérale.

"Il est évident que la Syrie fera partie des questions évoquées", a expliqué le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt. Mais Stockholm espère aussi et surtout parler des négociations de libre-échange entre Etats-Unis et Union européenne, selon lui.

Après la conférence de presse, Barack Obama ira rendre hommage à Raoul Wallenberg, diplomate suédois qui a sauvé des dizaines de milliers de juifs hongrois en 1944 et 1945, lors d'une visite dans la synagogue de Stockholm.

Il doit ensuite se rendre dans une école d'ingénieurs, l'Institut royal de technologie, pour discuter des "innovations suédoises dans le domaine de l'énergie verte et de l'environnement".

AFP

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