Il y a quelques semaines, le grand public faisait connaissance de la violoncelliste belge Stéphanie Huang, finaliste de la session violoncelle du Concours Reine Elisabeth 2022. Il y a 3 ans, c'est sa grande soeur Sylvia Huang, qui relevait le même défi de se hisser en finale, cette fois de la session violon, en 2019. La jeune violoniste belge Sylvia Huang a par ailleurs récemment annoncé sur ses réseaux sociaux qu'elle venait de remporter le poste de Concertmeister de l’Orchestre symphonique de La Monnaie. Depuis 2014, Sylvia Huang est membre du prestigieux orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam. Une occasion pour nous de vous proposer une nouvelle diffusion de l'entretien qu'elle nous avait accordée en septembre 2019.
Sylvia Huang, 28 ans, violoniste et finaliste du Concours Reine Elisabeth 2019, est notre invitée ce midi.
Alors qu’elle n’a encore que 3 ans, Sylvia débute à l’instrument avec son père. Vers l’âge de 10 ans, elle rejoint l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, où elle travaille avec André et Yaga Siwy.
Elève appliquée et surdouée, -osons le mot-, Sylvia Huang réussit le concours d’entrée à l’Orchestre national de Belgique à l’aube de ses 18 ans. Elle ne passera donc pas, c’est rarissime, par la case "Conservatoire" !
Pendant cette période à l'Orchestre national, Sylvia se perfectionne auprès du Concertmeister de l'Orchestre, Alexei Moshkov.
A l’âge de 20 ans, c’est dans le pupitre des 1ers violons du prestigieux Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam, qu’elle est admise. Parallèlement à son travail intense à l’orchestre (ndlr. : un nouveau programme à travailler chaque semaine), Sylvia suit des cours au Conservatoire d’Amsterdam, auprès de Liviu Prunaru, par ailleurs son collègue à l’orchestre, puisqu’il est Concertmeister au Concertgebouw d’Amsterdam.
Un parcours déjà exceptionnel, sans même y inclure le dernier défi qu’elle s’était fixé : s’inscrire au Concours Reine Elisabeth.
"J’avais envie de me lancer un défi, de me motiver à travailler de nouvelles pièces", nous confiera la jeune violoniste. C’est donc avec une pression raisonnable, et en tout cas sans enjeu particulier, que Sylvia Huang a abordé cette compétition hautement connotée. Une attitude qui lui aura permis de se concentrer sur sa musicalité, sans cette soif démesurée de classement ou de réussite. Une posture dont on sait qu'elle peut parfois se révéler contre-productive…
Tout au long du concours Reine Elisabeth, nous avons été autant séduits par l’humilité, l’intelligence et le bon sens, que par la musicalité, et déjà l'immense maîtrise technique de notre compatriote.
Lorsque nous la questionnions par exemple, par rapport à son attitude de soliste, vis-à-vis de l’Orchestre, elle nous répondait avec une simplicité désarmante : " Je ne suis jamais que la voix de soliste, je suis une voix parmi d’autres ! Je dois me trouver physiquement près des musiciens de l’Orchestre, d’abord pour bien entendre leur voix, afin de pouvoir dialoguer au mieux avec eux "
Sylvia Huang : une artiste infiniment sensible, modeste, à la voix déjà unique. Une violoniste d’exception qui a déjà commencé une grande carrière !
Après la proclamation, elle nous a déclaré ne " jamais avoir senti autant de chaleur mon cœur…".
" Vous savez, " nous disait-elle : " J’essaie juste d’être moi-même " : un noble et grand projet pour tout être humain...
Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS