Suzanne Lindon questionne l’écart d’âge en amour dans "Seize printemps"

Ce film est le premier de Suzanne Lindon en tant qu’actrice et réalisatrice. Tourné en 2019 alors que la jeune femme a à peine 19 ans, sa sortie est plusieurs fois repoussée en raison de la fermeture des cinémas pendant la pandémie de Covid-19, si bien qu’il faut attendre l’été 2021 pour qu’il soit révélé au grand public. Entretemps, il atterrit néanmoins dans la sélection de l’édition 2020 du Festival de Cannes, et obtient une mention spéciale lors du Festival du film de Mar de Plata la même année.

Il faut dire que Suzanne Lindon a de qui tenir, puisqu’elle est la fille de Vincent Lindon et de Sandrine Kimberlain, deux acteurs réputés dans le monde du cinéma français.

Face à elle, on retrouve par ailleurs Arnaud Valois, révélé par son interprétation du personnage de Nathan dans "120 battements par minute".

Si "Seize printemps" aborde une thématique récurrente dans le cinéma français, l’angle sous lequel celle-ci est traitée ne manque en revanche pas d’intérêt. En effet, plutôt que de raconter la relation du point de vue de l’homme plus âgé, comme cela a été fait à maintes reprises, Suzanne Lindon s’inscrit pour sa part dans la vague du female gaze, en portant sur le sujet un regard féminin innovant.

La mise en scène, quant à elle, se distingue par son audace. À cet égard, les scènes dansées que partagent les deux acteurs principaux apparaissent d’autant plus tendres qu’elles sont accompagnées d’une bande originale tout en délicatesse, composée par l’auteur-compositeur Vincent Delerm.

"Seize printemps", à voir ce jeudi 18 mai à 23h05 sur La Trois et disponible pendant 6 mois sur Auvio.