"En saut en hauteur, mes principales concurrentes sont ukrainiennes. Je ne saurais les regarder dans les yeux, ni quoi leur dire. Elles et leurs familles expérimentent ce qu'aucun être humain ne devrait avoir à vivre (...) Votre décision n'a pas stoppé la guerre mais en a créé une nouvelle, autour et dans le sport, qui est impossible à contenir."
"Je me doute que vous n'aurez pas le courage ni la dignité de mettre fin aux sanctions contre les sportifs russes, puisque cela reviendrait à admettre que pendant tous ces mois vous avez violé la charte olympique (...) mais je vous demande de ne plus mettre la situation actuelle du sport mondial sur le compte de +la protection des sportifs russes+", ajoute-t-elle.
Sacrée championne olympique de saut en hauteur à Tokyo en 2021, Mariya Lasitskene est la tête d'affiche de l'athlétisme russe et mène depuis plusieurs années la fronde des athlètes de son pays qui dénoncent l'incompétence de leur fédération engluée dans les affaires de dopage.
Après avoir été empêchée de disputer les JO en 2016, la triple championne du monde (2015, 2017 et 2019) et ses compatriotes ont été privées de compétition à de multiples reprises par la fédération internationale (World Athletics) dans le cadre de sanctions contre l'athlétisme russe.
"Ces sept dernières années, je n'ai pas pu concourir en compétition internationale pendant près de quatre ans (...) World Athletics utilise mon passeport à chaque opportunité. Vous n'avez jamais trouvé à y redire, et désormais ils recommencent avec vos encouragements", a-t-elle reproché à M. Bach.
Nombre des mesures d'exclusion de la part des fédérations ont été contestées par les autorités russes devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui doit encore examiner ces recours sur le fond.