Week-end Première

Surcycleur, valoriste: des métiers qui redonnent une vie ou une seconde chance aux objets

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Par Olivier Marchal

Dans une semaine tout pile, la Conférence mondial pour le climat s’ouvrira à Glasgow. Avec Olivier Marchal, sociologue et directeur de la Cité des Métiers de Charleroi, on découvre des métiers pleins de sens et d’espoir climatique : celui de Valoriste et de Surcylceur.

 

Le dérèglement climatique va transformer nos vies. En matière d’activités, de travail et d’emploi, les changements qui s’annoncent seront rapides, profonds et violents. Un tel horizon peut faire peur. Mais face son imminence, deux solutions : soit on se croit nu et nuls face aux tempêtes, et on subit ; soit on anticipe, et on se transforme en commençant d’abord par changer de regard. Comme nous l’avons fait pour les objets en fin de vie, longtemps considérés comme des déchets à enfouir à démanteler ou à brûler, à présent vus/pensés/traités économiquement comme des matières premières. Comme de véritables richesses locales.

Ces de changements de point de vue qui rendent les choses possibles en les rendant pensables, seront un pivot essentiel de notre résilience, et de notre capacité à faire émerger du brouillard, une nouvelle ère : celle des mots en " r " tels que réduire/recycler/réparer/réutiliser, et deux métiers qui avec, celui Valoriste et de Surcycleur.

 

Objets en fin de vie, ou bien en fin d’envie ?

Une enquête réalisée par l’Etat Français nous apprend que nos objets hors d’usages sont, dans l’ordre : soit donnés à un proche, soit stockés au cas où, soit revendus massivement sur les plateformes de seconde main et de revente en ligne. Et que seulement 1 personne sur 5 a connaissance des possibilités offerte par le réseau des ressourceries.

Enjeu de sensibilisation considérable car c’est précisément au cœur de la question de savoir quoi faire d’un objet en fin de vie ou d’envie (car ils sont nombreux à être jeté avant même d’être cassés), que naissent les métiers de Valoriste et de Surcycleur.

 

Le Valoriste, celui/celle qui redonne vie aux objets

Travaillant au sein de ressourceries, on en compte 62 en Belgique, il/elle a pour mission de valoriser les objets, meubles, équipements domestiques, vêtements ou jeux.

Tri, réparation, nettoyage, relooking, et reconditionnement agrémentent son quotidien et nécessitent de vastes compétences techniques.

Tout ça pour alimenter les quelques 172 magasins qui les revendront ensuite à des consommateurs de plus en plus nombreux chaque année et majoritairement composés des personnes des 18-34 ans.

Surcyler : Nouvelle vie, nouvel usage !

Là où le valoriste donne une seconde chance aux objets, le ou la Surcycleur.e va leur offrir une nouvelle forme et surtout de nouveaux usages. à la croisée du design et du bricolage, de l’ergonomie et des arts plastiques, il fera d’une vieille baignoire, un confortable sofa ; de quelques vieilles palettes en bois, des tables de salons ultra " in " ; et avec nos vieux jeans usés, des sac à main des plus stylés.

Là où le Valoriste tire son essence dans l’histoire et la culture de l’économie sociale et solidaire, le Surcycleur prend sa source de la renversante Allemagne réunifiée des années 90, et d’un certain Reiner Pilz qui mixa bricolage, récupération et architecture d’intérieur pour donner naissance à un mouvement désormais planétaire appelé l’upcycling.

Deux voies nouvelles s’ouvrent donc à celles et ceux qui se cherchent un avenir rempli de sens et de climatoptimisme, dans un secteur en plein essor et qui n’attend lui, qu’une seule chose : que sa clientèle explose.

 

Des métiers dont l’avenir dépendra de vous

Comme tout métier émergent, il n’existe pas encore à proprement parler de diplôme. Cependant, pour celui de Valoriste, qui s’exerce dans le cadre d’un emploi salarié, il est possible de faire certifier les compétences acquises durant toute sa vie, par le Consortium de Validation des Compétences.

Du côté du métier de Surcycleur par contre, c’est votre esprit d’entreprendre qu’il faudra compter et ne pas hésiter, le cas échéant, à se faire aider par une structure d’accompagnement à la création d’entreprise.

Plus d’infos, de conseils, et d’accompagnements, du lundi au vendredi, de 9h à 12h, sur Miti : la plateforme d’orientation en ligne entièrement gratuite de la Wallonie et de Bruxelles, ou bien dans vos Cités des Métiers préférées : Bruxelles, Charleroi, Liège et Namur.

 

 

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