Monde

Sur un marché lillois, des "glaneurs" d’invendus pour lutter contre la précarité alimentaire

Par AFP, édité par Virginie Gonçalves

Etudiants, retraités, travailleurs… "Des gens qui ont faim, il y en a toujours plus", soupire Jean-Loup Lemaire sur le marché lillois de Wazemmes. Son association, qui glane et redistribue les invendus à "ceux qui n’ont pas accès" à l’aide alimentaire d’urgence, voit la demande bondir avec l’inflation.

Dimanche, 12H25. L’équipe de "la Tente des glaneurs" attend le top départ. Au pas de course, chacun s’élance dans le très populaire marché de Wazemmes, l’un des plus grands d’Europe, aux 400 exposants et dizaines de milliers de badauds.

Tous bénévoles, ils ont 1H30 pour récupérer, trier puis installer sous leur tente "un maximum" de denrées fraîches, glanées auprès de commerçants : fruits, légumes mais aussi des fleurs, pour "offrir un peu de joie". Pains et fougasses ont été collectés la veille.

Autant d’invendus, ou dons, "qui n’ont plus forcément les critères de vente mais sont parfaitement consommables", explique Jean-Loup Lemaire, fondateur de cette association née en 2010.

Les "personnes accueillies" entrent vers 14H15 et "doivent avoir le sentiment de faire leur marché comme tout le monde", poursuit-il. "Tous auront la même quantité de produits", selon leur foyer.

"On s’adresse sans condition" aux "gens qui n’ont pas accès à l’aide alimentaire d’urgence", notamment les banques alimentaires ou les Restos du cœur, "parce qu’ils sont hors barème, ou qu’ils ont honte", ajoute-t-il. En leur offrant "intimité" et "dignité".

Ils sont "toujours plus nombreux": après un "premier pic" pendant l’épidémie de Covid, leur nombre a selon lui "bondi de 38% depuis janvier 2022, à cause de l’inflation".

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