Tu as fait partie du groupe Soldier's Heart pendant plusieurs années. Comment cette expérience a-t-elle influencé ta carrière solo ?
Ça m’a sans doute influencé au niveau de l'éthique de travail. Étant donné que la musique qu’on faisait était très différente de celle que je fais maintenant, je pense que ça m'a encouragé à lancer mon propre truc. La musique qu’on sortait était très hype et électronique, et quand j'ai eu 25 ans, je me suis rendu compte que je n’étais pas à ma place. C’était pas mon truc. Du coup, je n'ai pas vraiment l'impression d'avoir été inspirée par tout le processus de Soldier's Heart. Cela dit, c’était très intéressant de commencer ma carrière au sein d’un groupe, et d'apprendre à connaître les différents aspects de l'industrie. Si j'avais dû le faire seule, je me serais faite avoir tellement de fois… Il y a tellement de choses que je ne connaissais pas. Si tu commences au sein d'un groupe, t’es entouré, et t’apprends plus facilement de tes erreurs. Je pense que c'était une façon très douce d'entrer dans le business de la musique, et ça m’a permis de peaufiner mon identité sonore. Il y a quelques années encore, j'étais l'une des seules chanteuses en Belgique, c'était très différent. Parce que je suis une femme, je pensais que j'étais incapable d'écrire mes propres chansons. J'avais trop peur de le faire toute seule, parce c'est un secteur qui est vachement dominé par les hommes. Ce n'est que lorsque j'ai eu 25 ans que j'ai eu le courage de le faire toute seule. Dans ce sens, c'était aussi très valorisant.