Saoirse Ronan n’a que vingt-quatre ans, et elle a déjà été nommée trois fois aux Oscars. Cette année, elle a remporté le Golden Globe de la meilleure actrice dans une comédie pour sa prestation dans "Lady Bird" de Greta Gerwig. Cette semaine, elle est à l’affiche de "On Chesil Beach", adapté par Ian McEwan de son propre roman.
"On Chesil Beach" nous reporte dans l’Angleterre bienpensante de 1962. Florence, jeune fille de bonne famille, tombe amoureuse à Oxford d’Edward, un jeune homme issu d’un milieu un peu plus modeste. Les deux jeunes gens parviennent à aplanir les différences entre leurs familles respectives et le mariage se déroule sans heurt… Pour leur nuit de noces, ils se retrouvent dans une chambre cossue d’un hôtel au bord de la mer.
Le film se concentre sur ce moment crucial : comment deux êtres, qui ont grandi dans l’ignorance complète de la sexualité, avec une éducation rythmée par les interdits et les non-dits, vont-ils pouvoir s’accorder dans un huis-clos, celui d’une chambre impersonnelle ?
Ian Mc Ewan, qui adore dans toute son œuvre gratter le vernis des convenances, soulever le tapis des bonnes manières pour voir ce qui s’y cache, livre ici une chronique sensible et juste d’un amour entravé par l’ignorance et l’incompréhension. Le récit, construit sur une série de flashbacks pour faire découvrir le parcours du couple, évite l’écueil du théâtre filmé. Mais surtout, Saoirse Ronan fait une fois de plus preuve d’une maturité et d’une subtilité de jeu qui laissent pantois. Malgré sa jeunesse, elle prouve qu’elle est déjà une très, très grande actrice.