Nos chansons ont une histoire

"Sugar Baby Love" des Rubettes : une chanson accidentelle, enregistrée avec la voix d’un autre

The Rubettes - Sugar Baby Love

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Par François Saint-Amand

Ce single vendu à plus de 3 millions d’exemplaires dans le monde l’année de sa sortie, en 1974, est le résultat d’une simple démo en studio qui n’a failli jamais voir le jour. André Torrent vous relate cette anecdote étonnante.

On se souvient tous des Rubettes. Le falsetto inimitable qui lance Sugar Baby Love a fait de ce titre un incontournable des années 1970. Les bérets qu’ils portaient sur scène ont aussi façonné l’image solidaire du groupe, et pourtant…

Des musiciens de studio

Il y a des groupes qui sont parfois des 'accidents' de travail. Les Rubettes font partie de cette catégorie. Ils étaient à l’origine, des musiciens de studio chez le label Polydor dont la démo de Sugar Baby Love "est une maquette tellement réussie" qu’elle a directement fait office de disque, résume en effet André Torrent.

Le label ne s’y trompe pas : le disque sort en 1974 et le succès est total : le morceau se retrouve propulsé numéro un au Royaume-Uni et s’écoule à 3 millions de copies à travers le monde dès sa première année.


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Qui dit numéro un dit passage presque obligé dans la célèbre émission musicale britannique Top of the Pops. Les producteurs de cette émission "travaillaient un peu comme les Carpentier : ils ne voulaient pas passer le son du disque, mais avaient besoin d’un play-back" informe l’ancien animateur radio. Mais le chanteur, Paul Da Vinci, l’homme derrière cette mythique voix de fausset, alors qu’il doit "enregistrer dans les studios de la BBC le play-back, ne voulait pas faire partie des Rubettes : il avait signé avec un autre label".

Le choriste propulsé chanteur du groupe

Les autres musiciens du studio, eux, étaient bien partants pour former le groupe mais manquent donc de leur voix principale. "Heureusement dans l’équipe de l’enregistrement du disque, il y avait un choriste, Alan Williams" précise André Torrent. "Comme il a une très bonne tête et un bon caractère, on lui a dit : 'Alan, il faut que tu fasses l’émission Top of the Pops, c’est toi qui chanteras'. C’est la seule fois où il a chanté, pendant les premiers mois de la vie du groupe, parce que partout ailleurs, on a entendu le play-back complet avec la voix de Paul Da Vinci". Depuis ce moment, Alan Williams est resté le chanteur du groupe, encore jusqu’à aujourd’hui.

Une histoire qui rappelle celle de Boney M, dont la voix était celle de Frank Farian à la place de Bobby Farrell.

Le groupe n’avait donc pas d’identité vocale propre mais également pas d’identité visuelle définie avant son passage dans Top of the Pops. "Ils ont eu un budget de la firme de disque. Ils sont partis à Carnaby Street et ont trouvé des vestes blanches pour tous et surtout le béret" raconte encore l’ancien animateur radio vedette.

Ce béret a aussi été porté par Dave qui en a fait la même année, une version française, avec Trop beau.

© Redferns

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Pour plus d’anecdotes sur les tubes du 20ème siècle, écoutez Nos chansons ont une histoire, avec Olivier Gilain et André Torrent, tous les dimanches de 10h30 à 13h sur VivaCité.

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