Il faut également éviter de dédier toute sa vie au boulot. L’enquête de Solidaris montre que 35% des plus de 50 ans sont stressés au travail. "La nouvelle génération, la génération Z (la génération née après 1997, ndlr), est impliquée dans le boulot, mais ce n’est pas l'unique but de leur vie. Le boulot est un moyen", commente le spécialiste.
Et quand le stress vous gagne, évitez à tout prix les faux amis. Se ruer sur un apéritif en rentrant du boulot n’est pas le meilleur moyen de faire baisser la pression. "Le premier réflexe, c’est de se précipiter sur le sucre et les graisses quand on se sent mal. Ça donne du plaisir immédiat, mais ça ne fait que renforcer le stress", soutient Eric Vanlanduyt.
Gérer son stress
Une bonne gestion du stress, c’est un bon équilibre entre de la dépense d’énergie et une période de récupération. "Mais comme le rythme s’accélère, on voit que les périodes où on dépense beaucoup d’énergie ne sont pas compensées par les périodes de récupération", s’alarme Eric Vanlanduyt.
Le meilleur moyen d’évacuer une journée stressante est d’avoir des périodes de déconnexion. Les trajets entre le boulot et la maison sont, pour certains, très longs. Il faut mettre à profit ce temps pour penser à autre chose et ne pas ramener sa journée stressante à la maison. "D’ailleurs", poursuit le coach en bien-être, "les gens qui ont une bonne résistance au stress, ce sont les gens qui n’ont pas qu’un seul centre d’intérêt dans leur vie. Si je rentre et que je regarde la télé, ça va m’empêcher de penser au boulot, mais ça ne va pas me régénérer". A l’inverse, avoir des activités sociales va empêcher de ressasser la journée.
Mais aujourd’hui, cette déconnexion passe aussi par l’abandon du téléphone. "Le fait de laisser en permanence un GSM sur la table où qu’on aille, ça laisse le système nerveux en alerte tout le temps. A tout moment, ça peut vibrer, ça peut sonner", prévient Eric Vanlanduyt.
La situation va-t-elle s’améliorer ?
Plus d’un sondé sur trois pense que la situation du stress au travail va encore se détériorer dans les prochaines années. Une crise directement liée au modèle d’entreprise. "C’est une crise de modèle. La société fonctionne avec des entreprises qui sont destinées à produire des dividendes aux actionnaires et ces actionnaires ont toujours besoin de plus en plus d’argent", constate Serge Goffinet, psychiatre. "Cela exige plus de rentabilité, plus de productivité, des rationalisations avec un "lead management" qui vise à diminuer tous les coûts latéraux, mais qui pressurise le sujet et qui empêche de trouver une satisfaction au travail. Ce qui existait auparavant, même si ce n’était pas rose."
Pour Eric Vanlanduyt, avant de tout bouleverser dans les techniques de management, le manager doit déjà se rendre compte de l’influence qu’il a sur son équipe. "Aujourd’hui, on a identifié que la moitié du stress du travailleur vient du stress du manager. S’il est stressé, il va transmettre ses émotions qui sont contagieuses", estime le coach en bien-être. Mais aujourd’hui, de plus en plus, le manager a quitté cette posture de chef d’équipe et devient la personne qui fait en sorte que tout fonctionne bien."