Le collectif "Stop Sirènes" réclame une utilisation plus raisonnable des sirènes, qui selon lui, sont parfois utilisées sans raisons apparentes. Pour Yvan Vandenbergh, membre du groupe citoyen bruxellois, il y a un usage intempestif de ces moyens de signalement même s'il nuance ses propos : "Quand des vies sont en danger, l'évidence est que les sirènes sont indispensables. Il ne faut surtout pas les banaliser sinon, on ne les entend plus. L'abus est devenu la règle et on emploie des sirènes pour tout et pour rien. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a aucune définition claire de ce qu'est une urgence nécessitant l'utilisation de la sirène. De fait, chaque personne qui a le droit - et il y en a beaucoup - de disposer d'une sirène, l'emploie quand il estime que c'est nécessaire."
Une notion d'urgence sans définition claire
Le code de la route précise que la sirène ne peut être utilisée qu'en cas d'urgence mais la notion d'urgence n'est pas clairement définie. Pour Benoit Godart de l'Institut Belge pour la Sécurité Routière déterminer une liste précise de toutes les missions urgentes est totalement impossible : "dresser une telle liste est utopique. Nous pourrions en revanche, par exemple pour une ambulance, stipuler clairement qu'une vie humaine pourrait être en danger pour nécessiter l'utilisation de la sirène. Il faut trouver le juste équilibre entre les missions qui vraiment urgentes et le calme."
L'intensité du volume des sirènes aussi remise en question
Le collectif "Stop Sirène" estime également que l'intensité des sirènes ne se justifie pas toujours. Pour Yvan Vandenbergh, les bruxellois ne sont pas volontaires pour soumettre leurs tympans à si rude épreuve : "les gens qui vont en discothèque sont volontaires de soumettre leur ouïe a certains volumes qui ne peuvent toutefois pas dépasser les 90 décibels. Or, le code de la route indique que pour pouvoir traverser un feu rouge, le véhicule en urgence doit émettre un son de minimum 110 décibel, c'est énorme ! Dans la rue, nous ne sommes pas volontaires de nous soumettre à ce genre de volume. C'est même dangereux pour certaines personnes comme les personnes âgées ou les enfants"
Le collectif plaide donc pour une modification du volume et des changements de rythme. Pour Benoit Godart de l'IBSR, les sirènes doivent aussi s'adapter aux évolutions de la société : "si vous sondez les ambulanciers et les pompiers, ils vous diront qu'ils sont de moins en moins entendus. Les piétons ont tous leurs écouteurs à fond sur les oreilles et les voitures sont davantage insonorisées aujourd'hui qu'il y a 10 ans. Ils ont vraiment du mal à se frayer un chemin dans une circulation de moins en moins fluide."
Une étude commandée à Bruxelles Environnement
Suite à sa rencontre avec le collectif, la ministre de l'environnement Céline Fremault a commandé une étude à Bruxelles Environnement sur le bruit des sirènes. Elle souhaite savoir quelles modifications pourraient être apportées à l'avenir, notamment en agissant sur les véhicules d'urgence qui dépendent de la région (SIAMU, Polices Locales, ...)