L’ITF l’a annoncé la semaine dernière, la Coupe Davis version Kosmos (société de Gerard Piqué) c’est terminé. Il faut bien l’avouer, la plupart des fans de tennis s’en réjouissent, même s’ils ignorent à quelle sauce la compétition va être mangée. Les joueurs, eux, trouvaient peut-être plus leur compte dans la dernière version, financièrement en tout cas. Steve Darcis, monsieur Coupe Davis à la retraite, a joué dans les deux versions de la compétition et pour lui cela ne fait aucun doute, l’annonce de la fin de la collaboration entre l’ITF et Kosmos est une très bonne nouvelle.
"J’espère qu’ils vont bien réfléchir cette fois-ci"
Le scénario un peu catastrophique de cette collaboration prête à rire, selon le "Shark" : "Ça m’a fait sourire. On a fait tout un foin pour faire ça pendant quatre ans et en même temps ça a un peu détruit la Coupe Davis. Maintenant est-ce que ça va repartir ou pas, je n’en sais rien. Je ne sais pas quelle formule ils vont trouver. On verra la suite. Mais oui, ça m’a fait un peu sourire d’avoir fait autant de foin pour si peu."
Surpris de cette nouvelle ? "Oui, j’ai été surpris ! Même si quand on voyait le peu de monde dans les stades, les matches en deux sets gagnants, je crois que c’était beaucoup moins attractif qu’avant. J’ai été surpris que cela s’arrête maintenant, comme tout le monde je pense."
Des choses à garder dans la version Coupe Davis avec Kosmos, ou tout à jeter ? "Beaucoup de gens étaient fans de la version précédente avec les matches à la maison et à l’extérieur. La formule 'actuelle', je peux en parler parce que je l’ai jouée, j’ai détesté. Jouer des rencontres en deux sets gagnants, devant trois à dix personnes, je trouvais ça complètement ridicule. Je ne pense pas qu’il faut garder grand-chose. J’espère qu’ils vont bien réfléchir cette fois-ci et qu’ils vont trouver une solution qui pourra contenter tout le monde. Je n’ai pas le sentiment que ça va redevenir exactement comme avant, mais j’espère."
Disputer la Coupe Davis tous les deux ans, comme certains l’évoquent, serait-ce une piste à creuser ? "Ça peut être une solution. C’est ce qui avait été envisagé aussi à l’époque. Ça pourrait être bien. Est-ce que ça va tenter les meilleurs joueurs du monde à venir je ne sais pas mais je pense qu’une version tous les deux ans ça pourrait être pas mal."
Y avait-il des éléments compréhensibles dans la version de Kosmos ? "Honnêtement, je n’ai pas compris grand-chose. Après, dans cette histoire, les joueurs s’y retrouvaient malgré tout parce qu’il y avait beaucoup plus d’argent à gagner qu’avant. Et gagner autant d’argent en une semaine, forcément les joueurs étaient contents. Et je peux dire aussi que j’étais content de gagner de l’argent comme ça. Mais ce n’était pas la Coupe Davis, pour moi c’était une autre compétition."
Il faudrait donc trouver une manière de revaloriser la version précédente de la Coupe Davis pour qu’elle soit plus intéressante pour les joueurs ? "Je pense qu’il y a moyen. L’argent achète tout. Les joueurs joueront s’il y a de l’argent. C’est malheureux à dire. À l’époque, on allait jouer en Coupe Davis, il n’y avait quasiment pas d’argent mais on était tous contents de jouer. À présent les choses ont peut-être évolué. Je ne sais pas comment ils vont se sortir de tout ça, mais j’espère qu’ils vont réussir à retrouver l’âme de la Coupe Davis. Je ne sais pas s’ils vont y arriver."
C’est quoi le plus gros manque depuis l’arrêt de l’ancienne version de la Coupe Davis ? "Avoir des stades pleins, des fans en trans quand il y a des matches à domicile, il y a même certains pays qui ont des groupes de supporters qui font des voyages… Maintenant, le fait de jouer des matches en cinq sets ça change vraiment beaucoup à l’ambiance. C’est vrai que ça manque énormément."
De bons espoirs pour l’avenir de la Coupe Davis ? "Je ne sais pas du tout ça quoi m’attendre, je ne m’attendais pas du tout que ça arrive déjà. J’espère qu’ils vont trouver une bonne solution."