Le 8/9

Stéphane Mercier raconte l'influence du jazz sur la musique populaire et joue du Toots Thielemans

Stéphane Mercier, pour le livre "Une autre histoire du jazz"

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Par François Saint-Amand via

Le musicien Stéphane Mercier était l’invité du 8/9 pour présenter son livre : Une autre histoire du jazz. Le saxophoniste a raconté l’influence majeure de cette musique et a joué deux morceaux jazz iconiques.

Très jeune, Stéphane Mercier développe une passion pour le saxophone et l’écriture. Après avoir fait ses études à Boston, il s’installe à New-York où il lance sa carrière de musicien.

Devenu directeur artistique d’un big band, il joue en tant que saxophoniste dans diverses formations.

Il sort aussi un livre autour du jazz, cette musique née au cœur de l’esclavagisme, des cris de colère et d’espoir. Il revient sur les personnages qui ont marqué son histoire (Louis Armstrong, Miles Davis, Duke Ellington, Paul Whiteman…) et sur les grands moments qui l’ont construite. Sans en oublier ses deux grands objectifs : la tolérance et l’intégrité.

Comment le jazz influence la musique populaire

Chaque genre de la musique populaire puise ses racines dans le jazz. Affirmer que cette musique a développé des approches et techniques instrumentales et vocales révolutionnaires, relève presque de l’euphémisme, tant l’influence du jazz a traversé les décennies.

Louis Armstrong, dont la carrière coïncide presque avec l’apparition du disque, est par exemple un pionnier du chant de la musique populaire. "Le disque date de 1917. Peu après, il enregistrait et sa manière de chanter a influencé tout le monde. On va jusqu’Amy Winehouse, cette manière de chanter un peu derrière le temps vient de lui" assure ainsi Stéphane Mercier.

Autre trompettiste dont l’influence persiste aujourd’hui, Buddy Bolden, considéré comme l’inventeur du jazz. Né en 1877, il invente le concept de soliste dans un groupe signale le fils de Jacques Mercier : "Avant, c’était très collectif comme le jazz vient aussi des musiques africaines. Le jazz est un gros mélange européen, africain, américain".

C’est ensuite Louis Armstrong, encore lui, qui approfondit les sonorités du jazz dans les années 20 dans West End Blues en truffant son solo de notes chromatiques (des notes altérées sous forme de dièses ou bémols, les fameuses touches noires du piano, qui ajoutent de la tension au morceau). "Il commence l’intro tout seul en studio, il ne prévient personne" raconte le jazzman belge.

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Un parcours marqué par les États-Unis

Stéphane Mercier ne quitte pas son instrument, le saxophone, depuis la fin des années 80. Cet instrument breveté en 1846 par Adolphe Sax connaît ses lettres de noblesse grâce au jazz dans les années 1920. L’amour que porte le musicien belge de 51 ans à cet instrument s’explique par son enfance. "J’étais adolescent dans les années 80. Dans cette décennie, on sortait de la guitare des années 70 et on rentrait dans le saxophone qui était omniprésent dans les publicités, dans la bande dessinée, au cinéma avec Clint Eastwood, George Michael avec Careless Whisper. J’étais tout jeune et cela m’impressionnait" révèle-t-il.

À la manière du saxophone, Stéphane Mercier s’exporte outre-Atlantique pour démarrer sa carrière. Il étudie au Berklee College of Music de Boston en 1992 et s’installe aux États-Unis pour une dizaine d’années. Passé avant par le Conservatoire royal de Bruxelles, le saxophoniste s’épanouit au pays du jazz. Là-bas, l’élève et le maître s’entraident et les musiciens s’encouragent entre eux. "Je me souviens, je ne trouvais pas mes marques. Quand je suis arrivé là-bas la première semaine j’étais dans une jam session. C’était un club rempli d’Afro-Américains. J’ai joué une note et une personne à la table juste en face de moi a fait 'yeah' et cela m’a mis en confiance pour les 10 prochaines années où je suis resté là-bas".

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Un exemple de définition du jazz… en musique

Dans Une autre histoire du jazz, Stéphane Mercier évoque aussi un changement organologique précurseur pour le rock : l’invention de la batterie. Avant le jazz, toutes parties de cet instrument étaient séparées.

"C’étaient des instruments de percussions qu’on mettait plus ou moins ensemble. Il y avait 2-3 percussionnistes chez Duke Ellington par exemple au début. Puis on s’est dit : 'Il faut voyager donc on va rassemble en un instrument'. La batterie est une invention américaine, les big bands aussi, et le jazz est la première forme d’art à être née sur le continent américain" souligne le musicien qui apporte aussi dans son livre une définition du jazz : un mélange du rythme swing, du blues et de l’improvisation.

Et Stéphane Mercier fait une démonstration de cette définition en jouant Take Five de Dave Brubeck et Bluesette de Toots Thielemans. Un bel hommage au jazz et à Bruxelles !

Du lundi au vendredi, retrouvez l’invité du jour dans Le 8/9 à suivre sur VivaCité et en télé sur La Une. Pour connaître le programme de la semaine, c’est par ici.

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