Le chef d’orchestre du Brussels Philharmonic Stéphane Denève était l’invité de Camille De Rijck pour parler du début de saison, très particulier en cette période de crise sanitaire, de l’orchestre bruxellois.
Après un concert donné dans la Basilique de Koekelberg, où le Brussels Philharmonic, dirigé pour l’occasion par Hervé Niquet, jouera "Die sieben letzten Worte" du compositeur Joseph Haydn, Stéphane Denève reprendra la direction de l’orchestre bruxellois pour une série de concerts qui mettront en valeur deux extraits d’œuvres de Mahler, l’Abschied du Chant de la Terre, dans un arrangement de Schönberg, et l’adagietto de la Cinquième symphonie de Mahler.
Le Brussels Philharmonic interprétera également l’œuvre d’Anna Clyne, Within her Arms.
L’adagietto de Mahler, un amour possible
L’adagietto de la Cinquième symphonie de Mahler est souvent indissociable, dans la pensée collective, du film Mort à Venise de Visconti. Stéphane Denève nous livre sa vision de cette œuvre :
"C’est vrai que c’est très dur de ne pas voir Tadzio quand on dirige l’œuvre. C’est drôle d’ailleurs qu’un film ait influencé à ce point-là l’esprit d’une œuvre, parce qu’en fait, je ne suis pas certain que ce soit vraiment l’esprit original de l’œuvre, je crois beaucoup plus à une lettre d’amour au fond beaucoup plus active. L’enregistrement de l’œuvre dans le film de Visconti est extrêmement lent, et ce n’est pas le tempo qu’avait choisi Mahler, on sait que la façon dont il aimait diriger l’œuvre était beaucoup plus rapide, et beaucoup plus lyrique, vocale et opératique. Je vais donc plus aller dans cette direction-là, parce qu’à travers cette œuvre, j’ai plus envie de défendre une idée d’un amour possible et non pas d’un amour impossible. J’ai envie de voir le verre à moitié plein, plutôt qu’à moitié vide."