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Stéphane Breda : "Il faut sanctionner des gestes comme celui de Sébastien Dewaest"

Sébastien dewaest

© Belga

Le débat est relancé. Après les aveux de Sébastien Dewaest concernant sa provocation à l’égard de Michael Murillo, le défenseur d’Anderlecht exclu pour coup de coude volontaire ce dimanche en fin de match Anderlecht-OHL, on peut s’interroger sur la manière de sanctionner les provocateurs, dans un monde du football de plus en plus soumis aux enjeux. Ou quand la fin justifie les moyens…

Je lui ai touché les fesses et il n’a pas aimé. Il m’a mis un coup de coude et ça mérite d’être rouge. J’ai voulu le titiller, à l’expérience, et ça a marché. Je ne peux pas dire que j’espérais qu’il me mette un coup mais je savais que certains joueurs n’aiment pas ça ". Voilà pour les explications de Sébastien Dewaest, au terme du match de ce dimanche.

L’épisode peut apparaître " ludique ", voire " taquin ". Mais il est... imprudent et déplacé, à l’heure des débats liés à l'intimité de chacun.

Stéphane Breda
Stéphane Breda © Belga

"Pas de réaction sans provocation…"

Le premier souci relève de la sanction sportive. D’autant que l’épisode a totalement échappé à l’arbitre de terrain… et aux arbitres du VAR.

J’ai coutume de dire que dans l’écrasante majorité des cas, un coup de coude ou une réaction pareille répond toujours à une provocation préalable " explique Stéphane Breda, ex-arbitre de D1 et consultant arbitrage RTBF. " Voyez l’exemple de Zinedine Zidane avec Marco Materrazzi en finale de la Coupe du Monde 2006… Avec les déclarations de Dewaest, Murillo peut présenter un élément tangible dont le Comité des Litiges pourrait tenir compte pour atténuer sa suspension. Pour Dewaest lui-même, je ne connais pas d’exemple passé de joueur qui aurait été suspendu après-coup pour avoir reconnu une provocation… "

Stéphane Breda plaide dès lors pour une justice sportive plus sévère.

Je trouverais pertinent que l’Union Belge pose un geste fort pour punir ce type de comportement totalement contraire à l’éthique sportive " reprend Breda. " Il faut convoquer Dewaest et voir s’il assume ses paroles… On ne parle pas ici d’un pied qui traîne ou d’un tacle un peu appuyé dans un duel, bref d’un acte lié à la pratique du foot, mais bien d’un geste qui n’a rien à faire sur un terrain de sport. Mais en Belgique, vous tuez parfois votre belle-mère (sic) et vous prenez un dimanche avec sursis et 150 euros d’amende ! Alors qu’en Coupe d’Europe, l’UEFA punit très lourdement : un coach du PSG a pris 6 mois de suspension pour avoir touché un arbitre… alors qu’en Belgique, on réagit à peine. "

Sébastien Dewaest
Sébastien Dewaest © Tous droits réservés

"Le VAR a mis le Comité des Litiges hors-jeu…"

L’autre problème ici, et c’est l’une des conséquences fâcheuses de l’apparition de l’arbitrage vidéo, c’est la difficulté de sanctionner après-coup…

" On part du principe que le VAR vient combler en direct les manquements de l’arbitre de terrain… en lui signalant tout ce qu’il n’a pas vu. Avant, le Comité des Litiges venait sanctionner ce qui avait échappé à l’arbitre de terrain. Aujourd’hui, le VAR met en quelque sorte ce Comité hors-jeu… et c’est bien dommage. D’autant que malgré la présence de toutes les caméras, certains joueurs continuent à tricher et à commettre des actes qu’ils pensent échapper à la vigilance de l’arbitre… "

Ironie poussée par Dewaest… jusqu’à aller reconnaître son acte devant la presse. Ou alors comble (absurde) de l’honnêteté ?    

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