Depuis ce mardi, on entend beaucoup parler de la notion de "repenti", mais de quoi s’agit-il concrètement ?
Rappelons que l’ex-eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri, soupçonné de corruption pour le compte du Qatar et du Maroc dans le cadre de l’enquête au Parlement européen, a signé une convention de collaborateur de justice, autrement dit de repenti. Dans ce document l’ex-eurodéputé s’engage "à un certain nombre de révélations. Des révélations qui sont relativement détaillées dans un document signé […] qui s’appelle un mémorandum", explique Eric Van Duyse, porte-parole du parquet fédéral.
"Il s’engage à faire des déclarations substantielles, révélatrices, sincères et complètes concernant la participation de tiers et, le cas échéant, de sa propre participation", précisait le parquet fédéral mardi après-midi.
En échange des informations qu’il s’engage à donner à la justice, le repenti verra : "sa peine de prison ou sa peine allégée par rapport à ce qu’il aurait pu attendre", poursuit Eric Van Duyse. Il ajoute que le mémorandum est très précis et qu'"il prévoit cinq ans de prison dont quatre avec sursis. Ça veut dire un an ferme. Monsieur Panzeri fera donc effectivement de la prison."
Évidemment, si les informations données par l’ex-eurodéputé italien "n’étaient pas sincères, véritables, efficaces, la convention serait purement et simplement annulée". Entendez, Pier Antonio Panzeri perdrait les avantages du mémorandum signé ce mardi.
Pour résumer, c'est un contrat entre le parquet fédéral et le prévenu où ils se mettent d'accord sur des échanges d'information contre un allègement de la peine. Cet accord doit encore être validé en fin de procédure par la Chambre du Conseil, lorsque les différents acteurs de ce dossier seront renvoyés devant un tribunal. La Chambre du Conseil vérifiera s'il y a bien un équilibre entre ce qui est attendu du repenti et ce qui a été négocié par le parquet en termes de remise de peine.