Star Wars, the last Jedi
Résumer l’intrigue d’un épisode de "Star Wars" est une démarche vaine. Soit on est fan de la saga, et on veut en savoir le moins possible avant de découvrir le nouvel opus, soit on n’est pas fan, et on se moque éperdument des avatars de cet univers créé par George Lucas il y a quarante ans. On peut se contenter de pointer deux lignes de force de "The last Jedi". Primo, le retour de Luke Skywalker, héros de l’épisode originel en 1977, toujours incarné par Mark Hamill. Vieux, fatigué, le Jedi vit désormais en ermite sur une île rocheuse où Rey, jeune rebelle, va le retrouver pour le convaincre de reprendre du service… Secundo, la montée en puissance d’un nouveau "méchant" : Kylo Ren (Adam Driver), déjà présent dans l’épisode précédent, s’affirme de plus en plus comme le successeur de Darth Vader.
Scénariste et réalisateur de ce huitième épisode, Rian Johnson remplit le cahier des charges : comme son prédécesseur J.J. Abrams, il orchestre la rencontre entre les anciens personnages mythiques (Skywalker, la princesse Leia) avec la nouvelle génération des personnages qui vont prendre la relève (Rey – Daisy Riley, Finn – John Boyega…). Il dose savamment les scènes de palabres et les scènes d’action, il invente de nouvelles bestioles amusantes. Mission accomplie : les fans seront sans doute très contents… Et les autres ? Ils continueront sans doute de se gratter le crâne en se demandant comment cette saga quadragénaire qui n’invente plus rien sur le plan cinématographique depuis des lustres et qui exploite inlassablement le même canevas continue de susciter un tel engouement. C’est sans doute ça, le plus grand mystère de "Star Wars" aujourd’hui.