Pour Olivier Delcroix, journaliste au Figaro et auteur de Les super-héros au cinéma (Ed. Hoëbeke), Spider-Man est un vieux compagnon qui bénéficie d’une éternelle jeunesse.
"Spider-Man est véritablement un héros qui est l’adolescent type. Il est l’éternel adolescent. C’est le passage à la puberté. Piqué par une araignée lors d’une sortie scolaire, il va acquérir des pouvoirs. […] Dans le premier film de Sam Raimi sorti en 2002, on voit très bien que du gringalet qu’il était, il est devenu un homme formidable. Tout d’un coup, de ses poignets, jaillit une substance bizarre et blanche. A la fois, il en est tout honteux et en même temps, il en est tout joyeux. Il va commencer à composer avec cette sortie de l’enfance. Effectivement, il y a quand même une sorte d’ode à l’onanisme dans le personnage de Spider-Man. C’est le principe même de l’idée de dire adieu à l’enfance et de se colleter avec le monde des adultes. C’est pour cela qu’il est si populaire, il a cette fragilité, il a ce côté attachant et en même temps, il a cette volonté d’aller vers l’avant."
En racontant sa vie de tous les jours, avec ses petites misères, le scénariste Stan Lee et le dessinateur Steve Ditko en font vraiment le Calimero des super-héros. Il se fait harceler à l’école, il est très timide, surtout avec les filles, il n’a pas d’argent, il a plein de problèmes et c’est ainsi qu’il se rapproche de nous. "On a une sorte de romance, de sitcom qui se croise avec la BD de super-héros, dès 1962."
Loin des grandes figures mythologiques des super-héros qui font leur grand retour dans les années 60 (Superman, Batman, …), Spider-Man est la figure du super-héros faillible, immature, qui se bat à son propre niveau, dans son propre quartier.