Les examens médicaux commencent. Tension, test de diabète, taux d’oxygène. "Je suis en basse tension et mon cœur va trop vite. D’après eux, c’est normal que mon cœur bat trop vite car il combat la température." Mal au ventre, mal au dos. Marianne doit encore faire une prise de sang. Mais pas de test de dépistage Covid-19. "On me dit que non que c’est réservé aux personnes dans un état critique, âgées et (aussi au personnel médical)", s’étonne Marianne. "Je ne comprends toujours pas."
Une asthénie due à une possible infection au coronavirus
La conclusion "rassurante" des médecins tombe: "J’ai fait une asthénie (liée à une) possible infection au coronavirus sans aucun critère de gravité clinique ni biologique", témoigne celle qui n’a "rien compris à ces termes médicaux". "On me dit de rentrer chez moi, de rester en quarantaine (avec) interdiction de sortir. Et de revoir mon docteur traitant pour un arrêt maladie."
Ici aussi, même problème qu’à l’hôpital: un intervenant médical qui porte un masque et se trouve éloigné de sa patiente. "J’arrive à comprendre la moitié de ce qu’elle dit. Elle me dit la même chose pour le dépistage. Donc, je lui pose la fameuse question: j’ai le coronavirus ou pas ? Elle me dit: oui, vous avez le coronavirus. Et me prévient de faire attention au 7-8e jour. Il y a un risque de nouveau symptôme (comme) l’insuffisance respiratoire. Je suis choquée, je rentre chez moi dépitée, incomprise car je n’ai pas été dépistée."
Il faudra trouver une solution pour les futurs patients sourds
Affectée physiquement, Marianne Queval déplore alors le manque d’accessibilité. "Je suis fâchée. […] Je comprends que les médecins ne veulent pas prendre de risque mais ils pouvaient faire un effort d'écrire. Il faudra trouver une solution pour les futurs patients sourds. Je n’ai pas envie qu’ils se retrouvent dans la même situation que moi." Interrogée par la RTBF, elle précise: "Seul un ambulancier a été très gentil et a voulu enlever son masque pendant le trajet. Mais à l’hôpital, avec les médecins et infirmières, c’était une autre histoire." Personne ne pratiquait la langue des signes. "Non pas un seul. Et ils n'informaient même pas leurs collègues que j’étais sourde. Chaque fois, il y avait un nouveau médecin: il fallait je redise que j’étais sourde."
Qui dit infection, dit quarantaine. Marianne doit s'y plier. "Je suis séparée de mon fils pendant 15 jours." Une frustration de plus. Et en parallèle, un coup de gueule. "Il ne faut pas prendre à la rigolade le coronavirus. Et cet après-midi par-dessus mon balcon, je vois encore des gens se balader. […] Ça m’a mis en rage." Elle explose et s’adresse aux personnes qui ne respectent pas les règles de confinement. "Tout le monde n’a encore rien compris. Vous n’avez pas vu l’Italie avec ses 3000 morts ? Vous voulez qu’on batte le record de l’Italie ou quoi ??? La Chine est en voie de guérison: ils ont été confinés pendant deux mois et demi. Et vous croyez (qu')en 15 jours le virus sera éradiqué ? Vous ne respectez même pas le règlement que (le président français) Macron impose !"
C’est pour les personnes à risque qu’on doit rester à la maison !
Le coronavirus est dangereux pour les personnes à risque: personnes âges, diabétiques, insuffisants respiratoires, asthmatiques… "C’est pour eux qu’on doit rester à la maison!" Marianne Queval évoque les asymptomatiques. "Vous croyez quoi: que Macron a fermé les écoles pour les vacances!?? Parce ce que justement les enfants sont porteurs de virus sans symptômes, c’est pour éviter la propagation!! Et que les plus fragiles soit touchés!!! Et y’a aussi des adultes porteurs de virus sans symptômes. C’est pourquoi, on vous dit de (ne) pas côtoyer les personnes fragiles c’est-à-dire vos parents, vos grands-parents, etc."
Son billet se termine par un message à ses collègues qui la soutiennent, aux internautes qui respectent les mesures de confinement. "Je vous embrasse mais de LOIN."