Cela arrive au moins une fois dans une vie : on claque la porte et on se rend compte aussitôt qu'on a laissé ses clefs à l'intérieur. Que fait-on alors? Comme tout un chacun on appelle un serrurier. Le soucis en général, c'est que c'est le genre d'incident qui intervient le dimanche soir quand on revient de week-end. L'addition peut souvent donner le vertige. Voici un point sur les pratiques et la législation.
L’ambiguïté des tarifs, notamment ceux du dimanche soir
On n'est pas des pigeons va appeler deux serruriers : le premier annoncera 85 euros pour un dimanche journée, et entre 95 à 120 euros en soirée. Le serrurier ne pose aucune question, aucune idée quant à une possible nuance tarifaire.
Le second serrurier annonce quand à lui une amplitude allant, aux heures "normales", de 80 à 120 euros, et jusque 400 euros si l'incident arrivait un dimanche soir...
Une législation inexistante...
Le souci principal quand on appelle un serrurier, c’est qu’on ne sait pas toujours combien on va payer au final. Certains serruriers peu scrupuleux profitent du fait que vous soyez dans une situation d’urgence. Une fois sur place certains d'entre eux vous réclameront des sommes exorbitantes, bien loin de celles annoncées.
Cependant les choses devraient changer car une proposition de loi vient d’être déposée à la chambre pour encadrer la profession. Actuellement la Belgique est l’un des seuls pays, si ce n'est le seul, où le métier n’est pas réglementé.
N’importe qui peut s’installer comme serrurier. Il ne faut pas de certificat d’aptitude technique, ni signer de charte de confiance.
Le danger c'est que des serruriers pourraient très bien faire des doubles de vos clefs, ils auraient alors accès à vos codes pour les clefs de sécurité, ou encore à vos coffre-forts. Il serait bien utile de remettre de l’ordre dans tout ça.
La proposition de loi
La proposition de loi prévoit que les serruriers auraient l'obligation d'obtenir un agrément délivré par le ministre de l’Intérieur pour une période de 5 ans renouvelable. Le texte prévoira également une formation.
La position de la Fédération Nationale des Serruriers de Belgique
Roland Tinant représentant de la Fédération nationale des serruriers de Belgique nous confie : "Il est temps que ça bouge un petit peu. (...) Cela faisait des années qu'on remettait des dossiers auprès du ministère. (...) Normalement le serrurier conserve les codes de ses clients dans une base de données protégée par un code, ou bien le client conserve ses informations lui -même".
Les serruriers attendaient depuis un certains temps cette proposition de loi. En effet la Fédération conseille une grille tarifaire (taux horaires, déplacements...). En outre une liste, non-exhaustive, des serruriers affiliés est disponible sur le site officiel de la Fédération (serrurier.be) . Ces serruriers, soulagés par l'arrivée de ce texte de loi, s'engagent à respecter leur engagement moral dans l'attente de cette proposition de loi, bien vue dans la profession.