"Vous êtes mon dernier espoir". Bien des journalistes ont un jour lu ou entendu cette phrase.
Un père désespéré à l’idée de perdre la garde de ses enfants, une famille qui se retrouve à la rue après une expulsion, un indépendant au bord de la faillite… Des femmes et des hommes qui ne savent plus à qui s’adresser et qui se tournent vers les médias.
A la RTBF, ce sont notamment les rédactions régionales qui reçoivent régulièrement ce type d’appel. "Nous recevons de plus en plus de courriers et de coups de fil de ce genre, parfois nous avons même des personnes qui se présentent sur place et demandent à rencontrer un journaliste", raconte Vinciane Votron, responsable éditoriale à Mons.
Des journalistes qui peuvent écouter, selon leur disponibilité, mais qui la plupart du temps n’ont pas de solutions à offrir. "S’il s’agit d’un dossier qui est en cours de traitement par la justice, on ne peut pas interférer. Parfois, il nous arrive de passer des coups de fil à des CPAS ou autres services sociaux concernés mais on ne le fait pas systématiquement."
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A Liège, la responsable éditoriale, Anne Poncelet, est elle aussi souvent confrontée à des appels de détresse : "j’ai récemment répondu à une dame âgée dans le cadre d’un conflit familial, elle ne savait pas quoi faire et je ne pouvais rien faire pour elle mais j’ai pris le temps de l’écouter. On peut aussi diriger les personnes vers l’un ou l’autre service qui est compétent pour leur venir en aide".
Vinciane Votron ajoute : "j’ai l’impression que nous sommes vus comme la dernière solution possible mais il faut dire aussi que parfois, les personnes ne comprennent pas bien le fonctionnement des institutions ou alors, elles les connaissent mais n’ont pas reçu de réponses".