Tendances Première

Sortir du 'syndrome du sauveur' : les conseils pour prendre soin des autres sans s’épuiser

Tendances Première: Les Tribus

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Comment vivre au mieux son élan vers l’autre sans se noyer ? Comment ne pas se laisser surprendre par le syndrome du "sauveur" ? Annick Taquet-Assoignons, psychologue clinicienne, a décidé de mettre son expérience d’écoute de ses patient.e.s au service de toutes les personnes amenées à s’occuper des autres. Elle nous livre son premier conseil : prendre soin de soi !

Dans son livre Je prends soin des autres sans m’épuiser (éditions Le Souffle d’Or), elle présente des conseils pratiques pour prendre conscience de son degré de fatigue.

Annick Taquet-Assoignons prend l’exemple de la forêt.

C’est comme si on avait une belle forêt (intérieure) et on coupe les arbres pour aider les autres. Puis, on leur donne les arbres. Et à un moment donné, […] il y a déforestation. Quand l’hiver approche, il n’y a plus d’arbres pour se réchauffer, pour se protéger.

Donc, prenons soin de notre forêt pour pouvoir continuer à aider l’autre, mais en ayant une forêt forte pour le faire sur du long terme.

Son premier conseil - que la psychologue donne également à ses étudiants infirmiers - c’est donc de prendre soin de soi !

La fatigue de compassion et ses excès

Pour Annick Taquet-Assoignons, la fatigue de compassion concerne les personnes qui sont en contact avec la souffrance de l’autre de façon répétée. Comme ce fut le cas pour les infirmiers et tous les soignants dans les hôpitaux, mais aussi les proches aidants durant la période de la pandémie de la Covid-19.

Par ailleurs, les mères de famille font aussi partie de ces "valeureux petits soldats", ces personnes, hypersensibles, qui font preuve d’empathie, bien souvent depuis l’enfance. En effet, les enfants peuvent être également sauveurs, tant dans la cour de récréation… qu’en prenant la place d’un parent déficient. Ils développent alors dans leurs relations futures ce rôle de sauveur.

La psychologue tente de faire comprendre pourquoi on est dans ce fonctionnement pour ne plus être sauveur dans l’excès.

Faire un bilan de sa situation

Pour s’en sortir, elle invite à se poser deux questions :

  • Qu’est-ce qui m’a amené dans ce rôle-là ?
  • Pourquoi suis-je dans l’excès ?

Selon Annick Taquet-Assoignons, "la première étape pour être en bonne santé mentale est, de réfléchir à ses besoins et d'y répondre".

Les besoins peuvent être élémentaires tels que prendre un livre, manger une glace… Toutes ces petites choses qui nous procurent du plaisir.

Afin de nous aider à faire le bilan, elle propose dans son livre l’exercice du camembert où 4 sphères représentent :

  • La manière dont je prends soin de moi
  • Mon activité professionnelle
  • La famille 
  • Le couple

​​​​​​​Un exercice qui consiste à se demander combien de temps nous passons pour chacune de ces activités.

Etre sauveur ou le besoin d’être reconnu ?

Si nous souffrons cette fatigue de compassion, posons-nous également les questions suivantes :

  • Pourquoi avons-nous besoin d’être reconnus ?
  • Avons-nous peur d’être rejetés si on n’aide pas ou si on dit "non" ?

La psychologue explique que ce n’est pas être égoïste de prendre du temps pour soi.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous