Dans l’accord de gouvernement, il est prévu qu’un Mécanisme de Rémunération de Capacité (CRM) soit mis en place pour permettre la sortie du nucléaire. Ce système avait d’ailleurs été adopté en juillet 2020 par les 7 groupes politiques qui formeront plus tard le gouvernement De Croo.
En octobre 2020, la ministre de l’Energie, Tinne Van der Straeten, qui vient tout juste d’être nommée à son poste, déclare devant la commission Climat de la Chambre que "le temps presse" pour mettre en œuvre ce mécanisme dans les délais.
Engie fait pression
Un mois plus tard, la N-VA, dans l’opposition, propose une "majorité alternative" pour inverser la sortie du nucléaire. Les partenaires de la majorité déclinent officiellement l’invitation du président De Wever. Pourtant, Didier Reynders et d’autres représentants du MR, sont favorables à la prolongation des réacteurs les plus récents après 2025.
Dans le même temps, Engie, la maison-mère française d’Electrabel, fait pression sur le gouvernement : "Nous avons besoin d’une décision à la fin de cette année si on veut envisager la prolongation de ces réacteurs au-delà de 2025. La balle est pour l’instant dans le camp du gouvernement belge mais nous serons amenés d’ici à la fin de cette année ou au tout début de l’année prochaine à prendre une décision", déclare alors son président.
Quelques jours après cette annonce, le géant de l’énergie français annonce qu’il décide de se lancer dans la course aux centrales au gaz en participant au CRM.
Recherche : nouvelles capacités de production
En avril 2021, le Conseil des ministres approuve le cadre juridique du mécanisme du CRM et décide du volume d’enchères : environ 2,3 GW de nouvelles capacités seront ainsi mis aux enchères.
Un mois plus tard, le gestionnaire de réseaux Elia avertit dans une étude que la Belgique n’est pas prête en l’état à passer à l’après-nucléaire. Pour compenser la fermeture des centrales nucléaires, la Belgique doit d’urgence prévoir de nouvelles capacités de production d’électricité, 3,6 GW pour être précis.
Après le feu vert de la Commission européenne sur le mécanisme de soutien survenu en été, les différents candidats constituent leur dossier. Le verdict tombera fin octobre 2021.
Rapport contesté
De sa propre initiative, le Conseil supérieur de la Santé (CSS) sort le 25 octobre 2021 un rapport sur l’impact environnemental, éthique et sanitaire de l’énergie nucléaire sur le développement durable. L’organisme y juge que l’arrêt des centrales nucléaires est possible en Belgique pour un coût relativement limité, y compris en termes d’impact CO2.