Pour l’occasion, les habitants de Téhéran ont reçu 5 jours de congé et les candidats à des protestations -comme ce fut le cas au printemps 2009- ont été avertis: il n’y aura pas de place pour les désordres. Téhéran annonce la présence de 50 chefs d'Etat et de gouvernement et de 80 délégations. La réunion durera jusqu’à vendredi.
L’enjeu, pour Téhéran est d’obtenir le soutien des participants face aux sanctions de l'ONU, de l'Union européenne et de différents pays dans le cadre des soupçons de préparatifs de bombe atomique.
Téhéran compte aussi se profiler, à nouveau, comme le véritable défenseur des palestiniens. Et cela malgré une erreur diplomatique. L’annonce de la venue à Téhéran du Premier ministre de Gaza, l'islamiste Ismaïl Hanieyh n'a pas plu du tout à Mahmoud Abbas, le représentant légal de l'Autorité palestinienne. Téhéran a réagi et Ismaïl Hanieyh ne sera pas présent. A propos du conflit syrien, Téhéran se présente toujours comme son allié indéfectible et annonce une initiative.
Un invité de trop pour la délégation palestinienne
Créé à la fin des années 50, dans le contexte des luttes pour l’indépendance et de la résistance aux hégémonies américaine et soviétique, le mouvement des Non-Alignés a aujourd’hui perdu de sa vigueur, mais reste un forum regroupant les 2/3 des pays membres de l'ONU. Le Secrétaire général Ban Ki Moon sera présent à Téhéran malgré l’irritation de Washington et de Tel Aviv. Pour l'Iran, menacée d'une attaque israélienne contre plusieurs installations nucléaires, ce rendez-vous diplomatique majeur tombe aussi à un moment stratégique.
Françoise Nice