Philippe Close (PS), le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, était au courant, depuis quelques jours, de la volonté de l’entreprise Solvay de quitter son siège de Neder-over-Heembeek. Celle-ci l’a annoncé ce mardi : l’ensemble des activités et les 800 collaborateurs vont déménager, à partir du printemps, sur le site Deltatech, rue de la Fusée, à Haren.
Une bonne nouvelle pour Philippe Close, "parce que la CEO de Solvay, Ilham Kadri, m’a assuré que le conseil d’administration souhaitait que l’entreprise reste sur le territoire de la Ville de Bruxelles. Solvay m’avait également annoncé son souhait de se concerter avec les autorités bruxelloises sur l’avenir du site de Neder-over-Heembeek qui est assez gigantesque (NDLR : 23 hectares) et les enjeux qui ne manquent pas à Neder-over-Heembeek."
Existe-t-il une crainte de voir ce site, quand il sera vidé, abandonné pendant plusieurs mois voire années ?
Ce n’est pas dans les intentions de Solvay. Il faut rappeler que Solvay, propriétaire du site, a d’autres locataires, des centres de recherches… Ce site reste dans l’ADN de Solvay, entreprise de pointe qui innove, partenaire historique de la Ville de Bruxelles et de ses hôpitaux. Nous voulons voir, avec Solvay, ce que l’on peut développer sur ce campus. Toute cette zone de Neder-over-Heembeek est amenée à se redéployer avec l’avenir de l’Hôpital militaire, avec une école européenne qui va bientôt s’installer à proximité, avec la nouvelle ligne de tram 10…
Très bien, mais que faut-il sur ce site, lorsque Solvay l’aura quitté ?
Il faut de la mixité. A la Ville de Bruxelles, nous défendons le principe de la ville à dix minutes. En clair : il faut des équipements collectifs, à côté des logements, pour permettre le développement. Mais il faut aussi de l’industrie urbaine, créatrice d’emplois. Citydev possède un gros complexe non loin, il connaît un grand succès. Citydev a un rôle à jouer dans cette partie de Bruxelles. On peut réfléchir ensemble au développement économique. Pas très loin, nous avons installé notre centre de formation de la police de Bruxelles. Je crois donc que le maître-mot sera la mixité de ce site, en n’oubliant pas qu’il doit être porteur de création d’emplois. Solvay est propriétaire mais a montré son ouverture pour discuter avec les pouvoirs publics. Equipements collectifs, logements, industrie urbaine… Aussi, peut-être, de la recherche. Nous avions imaginé à une époque travailler avec des campus universitaires, de l’ULB et de la VUB.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnes marquent leur étonnement. L’un des arguments avancés pour justifier la création de la future ligne de tram 10, c’était justement la présence de Solvay et de ses 800 collaborateurs. Solvay va bientôt partir. Est-ce que le projet de tram, qui a obtenu son permis, a toutefois encore un sens ?
Le déménagement de Solvay ne remet absolument pas en cause ce projet. Ce tram, c’est pour les habitants de Neder-over-Heembeek. Je l’ai dit et je l’ai assumé lors de ma campagne électorale en 2018 : Neder mérite un tram. Des gens y sont opposés, d’autres sont pour. Je pense que tout développement urbain passe par le transport public. Ce projet a longtemps été étudié par la STIB. C’est un investissement régional de 70 millions d’euros. Au-delà même des industries qui sont là, avec l’Hôpital militaire (pour lequel on réfléchit à des développements avec l’hôpital Brugmann), la future école européenne, ce sont tous les habitants de Neder et toute sa jeunesse qui seront connectés directement au centre-ville.