Le groupe chimique et technologique Solvay a exposé jeudi, lors de la présentation de ses résultats semestriels, son plan de bataille face aux incertitudes quant à l'approvisionnement en gaz de l'Europe. Trente-deux de ses 45 sites européens ont effet besoin de gaz pour alimenter leurs activités, a expliqué la CEO du groupe, Ilham Kadri.
Sur ces 32 sites, 10 consomment 90% de ce gaz. Cette ressource est donc essentielle pour assurer la continuité des activités de Solvay. Or, les incertitudes planent depuis l'invasion russe de l'Ukraine, qui a conduit à un bras-de-fer entre la Russie et l'Europe, la première ayant déjà fortement réduit ses livraisons de gaz.
"Avec les plans en cours, nous sommes convaincus que nous pouvons assurer la continuité des opérations avec une réduction de 30% du gaz", a pointé Ilham Khadri.
Approvisionnement continu
Si des solutions différentes existent pour chaque usine concernée, la CEO a notamment évoqué que "plusieurs en Europe utiliseront des chaudières diesel mobiles, qui peuvent compléter la production de vapeur de façon temporaire". D'autres sites pourront passer à des combustibles alternatifs, tels que le gaz naturel liquéfié (GNL), le charbon ou le diesel. "Nous adaptons nos brûleurs à ces combustibles alternatifs."
Le groupe mise également sur ses ressources situées en dehors de l'Europe, c'est-à-dire en Amérique et dans la région Asie-Pacifique, "pour compenser toute réduction des volumes de gaz dans l'Union européenne et assurer un approvisionnement continu".
Si le choix du charbon notamment peut entrer en contradiction avec les objectifs de réduction d'émissions de Solvay, la CEO a assuré que ce combustible ne sera utilisé que de façon "temporaire pour maintenir l'activité de nos usines et de nos clients".